Wauquiez est-il plus objectif que Ferrari ?
Début janvier, France 3 devait diffuser une série de cinq reportages autour de la personnalité du président de la Région Laurent Wauquiez. Mais au bout du second, et suite à un coup de fil du cabinet de Wauquiez, les trois derniers ont été déprogrammés (avant d’être reprogrammés plus tard suite aux prostestations). Censure ? Pressions ? Pas du tout, répond André Faucon. Le directeur éditorial de France 3 Rhône-Alpes assure qu’il a stoppé la diffusion parce que « la version montée manquait de l’objectivité et du pluralisme requis ». « Manque d’objectivité » : c’est ce que nous avait reproché le tribunal de Grenoble en nous condamnant à payer des dommages et intérêts de 3 900 euros aux nécessiteux Christophe Ferrari (maire du Pont-de-Claix et président de la Métropole) et sa directrice de cabinet Yveline Denat. Le jugement avait reconnu la qualité de notre travail, en nous reprochant seulement de ne pas avoir fait assez d’efforts pour contacter l’édile. Un schéma identique pour le reportage de France 3 : rien n’est faux, mais le pauvre Wauquiez n’a pas pu s’exprimer. Quel que soit leur bord politique, les puissants sont pareillement susceptibles. Alors qu’ils ont micro ouvert sur tous les médias presque tout le temps, qu’ils disposent de moyens de propagande colossaux, ils prennent la mouche dès qu’un travail journalistique ose ne pas leur demander leur avis. Mais que leur communication manque « d’objectivité » et de « pluralisme » en permanence, par contre, ne les dérange pas du tout.