Accueil > Oct / Nov 2012 / N°17
Une communication contaminée
Un nouveau média local est né et répond au doux nom de « Connaître les installations nucléaires ». Ce quatre-pages distribué gratuitement à tous les riverains des sites nucléaires grenoblois (le CEA-Grenoble et l’Institut Laue-Langevin tous deux situés sur la presqu’île grenobloise) a pour devise « la transparence est une nécessité ». Il est édité par la CLI (Commission locale d’information), nouvelle structure crée par la loi auprès de chaque installation nucléaire et ayant « une mission générale de suivi, d’information et de concertation en matière de sûreté nucléaire ». En réalité, il s’agit avant tout d’une opération de communication s’inscrivant dans la stratégie de dédiabolisation du nucléaire qui prétend œuvrer à « la transparence ». Alors que ce secteur est par nature opaque et que les informations d’importances sont toujours gardées secrètes. On en a la preuve avec ce premier numéro de Connaître les installations nucléaires qui n’évoque même pas le sujet majeur concernant le nucléaire grenoblois ces derniers mois : la livraison par les Etats-Unis en avril dernier à l’Institut Laue Langevin, en plein cœur de Grenoble, de « 183 kilogrammes d’uranium très enrichi de qualité militaire à 93% ». Ce joli paquet cadeau, avec lequel « on pourrait faire plusieurs bombes » selon Greenpeace, ne rentre apparemment pas dans le cadre de la « transparence ».