Une autoroute est-elle de droite ou de gauche ?
À travers l’histoire du tronçon manquant de l’autoroute A51 entre Grenoble et Sisteron, il n’est pas évident de répondre à cette question. Ce trajet a été inscrit au schéma directeur national routier sous un gouvernement de droite, en 1987. Si le ministre socialiste des transports de 1991, Louis Besson, l’a soutenu, celui de 1997, Jean-Claude Gayssot a par contre été plus nuancé, en suspendant l’enquête d’utilité publique, puis en abandonnant le projet en 2000. Jusqu’à ce que le projet soit relancé par le gouvernement de droite de Jean-Pierre Raffarin en 2003. Là ou les choses se compliquent, c’est que c’est également un gouvernement de droite, celui de François Fillon, qui quatre ans plus tard décidera d’un moratoire sur tous les projets autoroutiers et donc l’abandon au moins provisoire de l’A 51. En 2012, surprise ! François Hollande, homme de gauche, déclare en janvier puis en avril, vouloir finir l’autoroute alpine. Depuis il est devenu président, alors les opposants ont repris l’activisme : le 30 mai dernier, les « Anonymes51 », qui ne seraient ni de gauche ni de droite, ont modifié le panneau du col du Fau annonçant la « fin provisoire de l’autoroute » par un autre clamant la « fin définitive de l’autoroute ».