Un tutoriel contre les locataires en colère
Des locataires qui revendiquent, c’est un peu embêtant. Alors à Actis, ils s’organisent pour faire face. Dans le « guide de prévention et de sécurité », un document interne au bailleur social, une fiche action se penche sur « les nouvelles organisations revendicatives » : « de nouvelles formes d’organisations structurées en association, représentant plus ou moins les habitants, apparaissent sur le terrain en faisant preuve de méthodes parfois provocantes, en recherchant une couverture médiatique la plus large possible, sans recherche de dialogue préalable avec la cible visée (collectivité, bailleur, entreprise,...). » Comment faire face ? « Voici la posture à tenir : adopter une position d’écoute, refuser la violence verbale, refuser d’être filmé par qui que ce soit (l’association, les locataires, les médias,...), ne pas apporter de réponse immédiate : proposer un rdv différé de quelques heures (…). En cas de présence de médias : ne pas tenir le rdv avec les locataires en la présence de médias, mais les informer, répondre à leurs questions lors d’un entretien distinct. » Une fiche action uniquement dédiée à la « gestion de crise » illustrée par un dessin moqueur sur les « pigeons en colère ». Il est quand même marqué que « si l’objet de la manifestation est avéré, un suivi avec les locataires doit être organisé ». Et si les bailleurs répondaient aux demandes des locataires sans qu’ils n’aient besoin de faire des « actions revendicatives » ?