Un gadget pas si drone
Et c’est reparti ! Après une première « expérimentation » dans la région grenobloise, voilà que La Poste refait le coup en ouvrant une deuxième ligne de livraison par drone, entre Villard-de-Lans et Corrençon-en-Vercors. Le tout avec les habituels grands mots (« écologie », gain de temps et d’énergie par rapport à une livraison par un chauffeur devant faire un aller-retour de 14 kilomètres, etc.) esquivant bien entendu l’impact écologique de la production de drones et le problème majeur des livraisons aujourd’hui : la mise en concurrence du secteur, qui fait que plusieurs livreurs de boîtes différentes vont livrer les mêmes endroits au même moment… Mais bref, on pourrait voir dans cette opération de communication un simple gadget inoffensif. D’ailleurs le bilan de la première ligne iséroise, entre le Fontanil-Cornillon et Mont-Saint-Martin est assez ridicule : seulement 50 livraisons depuis 2019 soit 10 livraisons par an… C’est pas ça qui fera disparaître les camionnettes. Mais cette banalisation de l’usage des drones fait écho à leur usage de plus en plus intensif sur les champs de bataille, de l’Ukraine à Gaza – entre autres. D’ailleurs Atchesys, la boîte qui conçoit les drones livreurs utilisés par La Poste, est une « marque » du groupe DCI « opérateur du ministère des armées pour le transfert du savoir-faire militaire français à l’international ». « Atechsys est la marque du groupe DCI spécialisée dans les solutions drones intelligentes et “sur mesure” pour les besoins et environnements exigeants de la Défense & Sécurité. » Après avoir « optimisé le process » en larguant des colis à Corrençon-en-Vercors, les drones Atchesys pourront être plus efficaces pour aller larguer des bombes un peu partout dans le monde...