Accueil > Février / Mars 2013 / N°19
Télémairie de Grenoble
Le samedi 12 Janvier, la municipalité de Grenoble mettait les petits plats dans les grands pour accueillir les « nouveaux arrivants ». Rassurez-vous, il ne s’agit pas des Roms ni des demandeurs d’asile, nouveaux arrivants non désirés, mais des ingénieurs et des chercheurs, nouveaux arrivants désirés pour leur salaire et leur bulletin de vote. Au programme : une visite de la ville à pied, un petit concert de musique classique (car, voyez-vous, les nouveaux arrivants n’écoutent pas n’importe quoi), un discours du maire et un petit moment de questions-réponses avec les élus. Pour présenter cette rencontre au théâtre de Grenoble, la mairie de Grenoble n’a rien trouvé de mieux que d’embaucher Lucile Daily, présentatrice à TéléGrenoble et qui, à l’occasion, interroge ces mêmes élus de la ville de Grenoble en tant que « journaliste ». C’est ce qui s’appelle dans le milieu « faire un ménage ». Si par hasard Lucile Daily a été rémunérée pour cette prestation, elle contreviendrait à la « charte des devoirs professionnels des journalistes français ». Charte qui stipule qu’un journaliste « ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées ».
Que les journalistes de TéléGrenoble soient inféodés au pouvoir, notamment municipal, c’est triste mais ce n’est pas un scoop. Mais cette anecdote est révélatrice de la façon dont la municipalité considère les journalistes locaux : comme des communicants « décomplexés » au service de la mairie.