Publicité = servilité
La susceptibilité et l’ingérence des élus locaux dans les médias n’ont pas de limites. Dans son numéro de Février 2011, le magazine Acteurs de l’Économie Rhône-Alpes déplore dans son éditorial : « une députée de l’Isère [NDR : Geneviève Fioraso] a fait interdire sine die les partenariats de la Ville de Grenoble en rétorsion à des articles qu’elle estime desservir l’image de l’agglomération ». Et pourtant Acteurs de l’Économie Rhône Alpes est un journal très sage, pas satirique pour un sou, au seul tort d’aller chercher – parfois - d’autres informations que celles données par les élus. Mais ces derniers n’acceptent aucun écart de servilité de la part de leurs relais communicationnels, qui obtempèrent sans rechigner, trop dépendants de leurs encarts publicitaires pour défendre le droit à la critique. Contacté, l’éditorialiste d’Acteurs de l’Économie Rhône-Alpes n’a pas daigné nous en dire plus. Pour ne pas se faire interdire d’autres partenariats ?
Le Daubé muet sur la censure
Censure, toujours. Début mars, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) Rhône-Alpes a retiré une subvention à la gentille association grenobloise Festiv’arts, qui accueillait un spectacle, Sarkophobie, jugé « à charge contre le président de la République ». « On ne peut pas demander au ministère de la Culture de subventionner n’importe quoi… », s’est justifiée la DRAC, qui subventionne pourtant grassement la MC2. Cette information, largement communiquée par l’association et reprise par des médias nationaux comme Le Canard Enchaîné et Rue89, n’a pas fait l’objet d’une seule ligne dans Le Daubé ou GreCityLocalNews. Toujours prompts à relayer n’importe quel communiqué institutionnel ou associatif, ces médias s’abstiennent souvent dès que l’information recèle une once de subversion.