Edito
Pourquoi Le Postillon vote à droite
462 sur 1500, ce n’est pas le classement du dernier tube de Pep’s au hit-parade, mais le nombre d’exemplaires du dernier Postillon vendus à la criée lors de trois des manifestations qui ont animé le mois d’octobre. Soit presque le tiers.
Pendant les défilés, des hommes, des femmes et même des postiers nous ont acheté le n°7. « C’est super ! » « Continuez ! » « T’as du feu ? » : tous ces messages d’encouragement nous vont droit au cœur et au porte-monnaie. Car, oui, on l’assume, Le Postillon veut croître, voir ses ventes progresser et engranger du cash flow dans le money time.
Et la manifestation, c’est le créneau idéal. Le rendement peut atteindre les 68 exemplaires à l’heure, loin devant les meilleures performances des ventes à la criée sur les brocantes (24 à l’heure), les marchés (18), les queues de cinéma (8), les concerts de gros son (4) ou les meetings du Parti Socialiste (1).
Pour que cette stratégie commerciale se concrétise, il faut des manifestations. Pour qu’il y ait des manifestations il faut un gouvernement de droite qui détricote tout ce qui peut apparaître comme un acquis social. Le service commercial du Postillon soutiendra donc en 2012 Nicolas Sarkozy, DSK ou tout autre clone libéral-sécuritaire. Pour augmenter notre chiffre d’affaires, nous n’hésiterons pas à militer pour la disparition de la Sécurité sociale, la privatisation de l’école, la nomination de Mécha Bazdarevic au poste de sélectionneur de l’équipe de France, et la retraite à 77 ans. Tout ça afin que les femmes, les hommes et même les postiers de cette ville descendent dans la rue et pour qu’enfin on puisse se la payer, cette première page en couleur.