Accueil > Été 2012 / N°16

Les amis du Postillon à l’attaque

Voilà le genre de courrier qu’on aimerait recevoir plus souvent  :

«  Cher Postillon. Notre collectif informel de soutien à la lutte menée par votre journal pour une information non complaisante à l’égard des élites dans notre cuvette grenobloise a frappé un grand coup ce mercredi 2 mai. Nous avons détourné l’édito du Petit Bulletin, sac à pub notoire. Nous y avons collé un faux édito réalisé par nos soins dont vous trouverez le contenu ci dessous et une photo en guise de preuve. Des milliers d’exemplaires des 45 000 Petit Bulletin imprimés ont subi nos attaques. En espérant vous avoir apporté de nouveaux lecteurs, sachez que nous frapperons de nouveau, encore plus fort  ! 
Recevez nos crachats distingués,
L’AMAPP (L’Armée Modeste et Active de la Promotion du Postillon)  ».

Le faux édito du Petit Bulletin :
«  Alors que je suis censé être parti depuis deux semaines de la rédaction en chef du Petit Bulletin, je tente un retour en force pour rédiger un ultime édito. Si ma réapparition surprise ne manquera pas d’évoquer le piteux come back raté d’Alain Carignon à la tête de la fédération UMP de l’Isère, je tiens néanmoins à reprendre la plume pour vous faire part de quelques convictions que j’ai toujours tu ici. Dans cet espace qui m’était réservé, j’ai pu en effet à loisir tempêter contre certaines politiques nationales. Mais jamais – non, jamais – je n’ai pu réellement dire ce que je pensais des pouvoirs locaux. La cause est aussi simple qu’évidente : Le Petit Bulletin est financé par la publicité, et la publicité est achetée essentiellement par les grandes institutions locales, de la Ville de Grenoble à La Métro en passant par la MC2 et l’Hexagone. On ne mord pas la main qui nous nourrit : voilà en résumé ce qui pourrit le journalisme aujourd’hui.
Subissant au jour le jour cette réalité morose, j’ai découvert avec joie Le Postillon, un journal local grenoblois, entièrement indépendant et sans publicité. Voilà maintenant trois ans que tous les deux mois, ce «  torchon de luxe  » (dixit Geneviève Fioraso) crache dans la cuvette des articles particulièrement instructifs. Avec des photos aussi belles qu’un poème de Mano Solo, des enquêtes aussi puissantes qu’un rif de The Ex, des reportages aussi majestueux qu’une soirée documentaire au 102. En attendant le fameux Critérium du Postillon, organisé le 9 Juin prochain, vous pouvez toujours aller le découvrir chez votre buraliste. Franchement ça fait plaisir.  »

CRANCOIS FAU

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