« Ils veulent nous retirer le peu d’avantages qu’on a ». Ce jeudi 15 décembre, a eu lieu un événement rare : une grève d’aides à domicile. Plus d’une centaine de salariées de l’ADPA (accompagner à domicile pour préserver l’autonomie) se sont rassemblées cours Jean-Jaurès (devant le siège de l’association) pour protester contre une série de mesures allant encore rogner leurs petits salaires : baisse des indemnités kilométriques et des astreintes, diminution du temps de trajet et du temps de la visite chez les personnes dépendantes. Il y a deux ans, on avait interviewé deux salariées de ce métier « en tête des secteurs qui recrutent », mais qui proposent des conditions rebutantes : « salaires misérables, horaires morcelés, tâches pénibles, impossibilité de bien faire son travail dans le temps imparti, agressions verbales, proximité avec la mort, stress : il n’y a pas grand-chose à envier dans le quotidien des aides à domicile » (Le Postillon n°28). Les grévistes reprochent à la direction de leur association, qui emploie plus de sept cents personnes, une gestion peu rigoureuse entraînant ces nouvelles dégradations de leurs conditions de travail. La direction, elle, évoque un manque de soutien du Conseil départemental qui renflouait ses caisses les années précédentes. On peut en tout cas remarquer que si l’argent public coule à flots pour soutenir le BTP et la nouvelle économie numérique, il fait cruellement défaut dans ce domaine pourtant si important de l’aide aux personnes âgées. Les aides à domicile devraient-elles monter des start-ups et inventer des concepts innovants (le torchage de cul connecté ou le ménage augmenté) pour pouvoir avoir droit à des fonds de soutien et vivre dignement ?
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
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