Glaviots dauphinois
Le petit village de Grenoble recule
A la surprise générale, la commission d’enquête sur la rocade nord a rendu un avis franchement négatif sur l’utilité de cet ouvrage, donnant raison à tous les arguments des anti-Rocade. Cet avis met un bon gros coup de plomb dans les ailes du projet, au grand dam de ses plus ardents promoteurs, les patrons. Le lendemain (Le Daubé, 25/03/2010), ils se sont donc livrés à un festival de déclarations catastrophées plus drôles les unes que les autres. Pierre Streiff, le patron du BTP 38, s’est déclaré « abasourdi » et a assuré que « cette ville recule, c’est hallucinant ». Sa justesse d’analyse n’a pas l’air d’avancer non plus. Jean Vaylet, le patron du Modem isérois, est « horrifié » alors que le président de la CPGME Isère Robert Sorrel est « à la stupéfaction ». Ont-ils perdu tous leurs derniers cheveux ? Yvan Moryussef, président de la Fnaim de l’Isère, estime avec un réalisme sarkozien qu’ « il ne faut pas que la problématique environnementale soit un frein au développement économique. » Doit-elle donc être juste un vernis dans la communication ? « Pour que nos enfants, après nous, puissent aussi trouver un emploi. » Et un gros trou dans la Bastille ? Quant à Gilles Dumolard, patron de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il parle de « catastrophe » et déplore que « Grenoble restera un petit village. » Un petit village de 160 000 habitants avec une bande d’irréductibles bétonneurs à sa tête.