Le saint-egrévois Jean Sivardière est connu comme un « grand » militant des transports en commun ayant cofondé l’ADTC (Association pour le développement des transports en commun) et présidé la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers de transports) pendant vingt-trois ans. On avait déjà raillé son soutien au TGV Lyon-Turin (Le Postillon n°21), apportant une caution « verte » à ce mégaprojet dévastateur. On découvre aujourd’hui son militantisme ultra-libéral et sa haine des travailleurs. Dans Le Daubé (12/04/2015), il se lamente : « On est à la veille d’une catastrophe ferroviaire, l’usager constate une nette dégradation des services. Le TER est fragilisé car les coûts d’exploitation de la SNCF sont trop élevés. En gros, ça coûte 30 % plus cher que ce que saurait faire un bon exploitant. C’est dû à la réglementation interne du travail à la SNCF, qui fait que les cheminots ont acquis des tas de petits avantages. Il y a une vraie dérive des coûts ferroviaires sur la masse salariale. Mais le plus important est que la productivité est insuffisante. Par rapport aux réseaux ferroviaires des pays voisins, les cheminots français travaillent moins et de manière moins efficace. La SNCF exploite donc pour beaucoup trop cher. La solution serait d’introduire la concurrence, qui peut se faire dans le cadre d’une délégation de service public, pour le TER ou le train intercités. […] Les mouvements de grève sont encore trop fréquents. »
Il est pourtant avéré que la « nette dégradation des services », est justement dûe à la privatisation progressive de la SNCF et que la « concurrence » ne fera qu’aggraver le problème (voir Le Postillon n°28). Pour s’en rendre compte, il aurait fallu que Sivardière rencontre des salariés, mais en tant que président de la FNAUT, il traînait plus dans les hautes sphères des conseils d’administration de la SNCF et de la RATP, ou au ministère de l’écologie qui rinçait son association d’une subvention. Plutôt logique donc qu’il répète comme un perroquet les arguments des puissants. Cet ancien ingénieur du CEA, qui a vécu toute sa vie avec « des tas de petits avantages », vient maintenant militer pour qu’on supprime ceux de simples salariés subissant depuis une vingtaine d’années l’offensive néo-libérale. Certaines personnalités considérées comme écologistes, donc « amies de la planète », sont décidément avant tout amies des puissants.