La novlangue partagée
Rions un peu (jaune) avec l’habitat partagé. En mai dernier, les élus d’Ensemble à Gauche Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot dénonçaient la vente d’un terrain de la Ville de Grenoble rue Moyrand à un groupe d’habitat participatif appelé « La belle verte » seulement constitué de deux familles. Si les deux élus se déclaraient « favorables à l’habitat participatif » ils assuraient que « ce projet n’avait de participatif que le nom » et était en fait « un projet de colocation amélioré qui permet à deux couples de s’offrir “une villa avec grand jardin” aux frais de la Ville ». Et qu’en plus, la mairie avait fait un « cadeau de 130 000 euros » sur le prix du terrain pour « deux couples au statut socio-professionnel (ingénieur, enseignant, médiateur culturel) si conforme à la sociologie de l’électorat du candidat Piolle ».
Le plus drôle dans cette histoire se trouve dans le document « réponse à l’appel à projet métropolitain » que « La belle verte » a écrit pour candidater et où elle définit la future « gouvernance » de leur habitat. Où l’on apprend que le lieu fonctionnera grâce à « deux instances décisionnelles », la « Tribu », réservée aux « habitants de plus de 16 ans », et la « Mini Tribu » « l’instance de décision réservée aux enfants de 6 à 18 ans ». Une fois par mois, se réunira également la « palabre », « une réunion informelle, ouverte à tous les âges, destinée à désamorcer les conflits ». Tout ça pour une colloc entre deux couples et quatre enfants. C’est sûrement tout ce verbiage pompeux qui a dû plaire aux élus grenoblois.