Accueil > Décembre 2009 / N°03

Brèves

La caravane publicitaire des nanos passe à Grenoble

En 1990, à l’occasion de la suppression des PTT et devant l’hostilité des Français, le gouvernement socialiste organise un grand débat public pour faire passer le projet malgré la contestation. Suite au succès de l’opération, la Commission Nationale du Débat Public naît en 1995 afin d’endormir par la parole tous les opposants aux projets étatiques. Cette année, rebelote : la Commission organise un grand débat national autour des nanotechnologies dans 17 villes françaises. Afin d’organiser les réunions, elle a fait appel à une agence de com’  I&E Consultants , «  experte en stratégie d’opinion  », connue pour avoir été recrutée à l’automne 2008 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour analyser et contrer le mouvement contestataire des enseignants et des étudiants. Cette fois-ci une liste de 147 questions potentielles a été élaborée afin de préparer les intervenants. Une manière de parer la contestation qui montre que tout est déjà écrit.
Pour dénoncer la supercherie, une campagne de boycott de ces «  débats  » s’est montée autour du site www.nanomonde.org. Lors du premier débat, à Strasbourg, des opposants ont déployé une banderole sur la tribune «  Débat pipeau, nanos imposées  ». Pour le second, à Toulouse, de l’ammoniac a été répandue dans la salle, entraînant l’interruption du débat pendant 30 minutes. A Orléans, les flics étaient présents en nombre. A Clermont-Ferrand, le débat a été perturbé pendant deux heures et demi. Celui de Lille a dû être annulé à cause des opposants. Que se passera-t-il le 1er décembre à Grenoble, capitale des nanos et de leur contestation ?