La Poste Bancale
Jeudi 29 septembre, 6 heures du matin devant la Poste d’Echirolles. Une trentaine de facteurs bloquent l’entrée de la cour, empêchant les camions d’apporter le courrier à trier. C’est le quatrième jour de grève illimitée dans ce bureau, le sixième depuis le début du mois de septembre. En cause : la énième réorganisation en cours, prévoyant la suppression de 5 emplois dans le seul bureau d’Echirolles (qui compte 36 tournées), et alourdissant encore la charge de travail des facteurs. Fred, l’un d’entre eux, témoigne : « Avant, les gens nous disaient « bonjour ! » maintenant ils nous disent « bon courage ! ». La direction, comme à son habitude, ne veut rien savoir et se réfugie derrière les grands mots « compétitivité », « rentabilité », « baisse du courrier » « ouverture à la concurrence ». Les grévistes promettent eux qu’ils ne « lâcheront rien » et ont invité les habitants à venir les soutenir lors d’un petit déjeuner offert le 1er octobre. Mais alors que même les plus optimistes croyaient que le mouvement allait s’arrêter là, une vingtaine de facteurs a reconduit la grève la semaine d’après. A l’heure du bouclage du Postillon, le 8 octobre, la grève perdure et la direction fait toujours la sourde oreille.
La recherche de rentabilité et les incessantes réorganisations voulues par la direction de La Poste commencent en tout cas à se faire sérieusement ressentir sur la « qualité de service », comme on dit dans les réunions de management. A force de changer les tournées sans cesse, de favoriser la mobilité des facteurs et de ne pas former les remplaçants, des grosses erreurs sont forcément faites : cet été, toute une partie du courrier adressé au Postillon, arrivant normalement à la charmante cantine-librairie-épicerie des Bas Côtés (attention, publi-rédactionnel), a atterri dans le local d’à côté, celui des Restos du Coeur. On l’a récupéré deux mois plus tard...