Glaviots dauphinois
L’autostop 2.0, c’est pour les robots
C’est bien connu : à Grenoble on invente le futur. Et en matière d’autostop, le futur semble passer par le téléphone portable. La technique traditionnelle dit du « pouce levé » étant bien trop simple - quoique souvent efficace -, les chercheurs en débouchés scientifiques ont eu l’idée de rendre le téléphone portable nécessaire pour la rencontre d’un conducteur en manque de compagnie et d’un compagnon en mal de conducteur. Dans l’agglomération, deux expérimentations autour de « l’e-covoiturage » sont actuellement menées. L’une sur le trajet « Grenoble – plateau du Vercors » par le conseil général de l’Isère et l’autre, baptisée « Covoidurable », autour de la zone industrielle « Innovallée » à Meylan. À chaque fois les conducteurs et passagers potentiels sont mis en relation via des applications spécialement développées pour l’occasion pour des smartphone ou des Iphone. « Grâce à un code secret inscrit par le passager sur le téléphone du conducteur à sa montée et à sa descente de la voiture hôte, les comptes des deux protagonistes seront, selon leur statut, crédités ou débités « à la manière d’un relevé bancaire » ajoute Didier Rambaud [NDR : vice-président du conseil général]. Une manière de sécuriser le système et de repérer facilement, à l’aide d’un système de notation, tout comportement déviant. » (Le Monde,16/09/2010) On ne sait pas de quel « comportement déviant » il est fait mention mais on peut en tous cas être sûr que ce système permettra de constituer un fichier de plus. Pendant ce temps-là, ceux qui veulent simplement faire du stop « à l’ancienne » n’ont pas d’espaces dédiés et galèrent toujours pour partir de Grenoble autour des feux rouges de la Porte de France, du pont de Catane ou de Carrefour Meylan.
Hier l’autostop discriminait les sales gueules et les pas-comme il-faut. Demain « l’e-covoiturage » exclura les déconnectés et les sans-portables.