Accueil > Été 2012 / N°16

L’Unef au fond du trou (judiciaire)

La situation à Eve, la salle étudiante gérée par les étudiants, est toujours aussi chaotique. Le syndicat étudiant Unef et ses alliés (dont le syndicat «  écolo  » Fac Verte Grenoble), s’accrochent désespérément à leur pouvoir à tel point que cela en devient pathétique. Après avoir échoué à mater la rébellion des adhérents et associatifs indépendants malgré une bonne préparation de putsch (voir le dernier numéro du Postillon), le syndicat a considéré qu’il valait mieux euthanasier l’association Éponyme qui gère le bâtiment. Le but étant de reprendre le contrôle de la gestion du bâtiment Eve plus tard par une nouvelle association.
Guidée par son plan génialissime, l’Unef sabote Éponyme à tout va : elle décide de léguer tous les biens matériels et immatériels d’Éponyme, d’empêcher cette association de répondre à l’appel d’offres pour gérer le bâtiment, de flamber en se payant des escortes de sécurité privées pour rouler des mécaniques dans le bâtiment, et puis carrément d’empêcher la tenue d’une nouvelle AG le 23 avril, pourtant décidée par la précédente. Agitant devant presque 200 personnes présentes d’anciens statuts qui demandent un quorum hilarant de plus de 1600 personnes pour que l’AG soit valide, l’Unef ordonne aux adhérents de quitter les lieux illico presto. Mais hélas la chienlit reste sur place, vote de nouveaux statuts, la garde des biens, la candidature d’Éponyme à la gestion du bâtiment et - outrage suprême - élit un nouveau Bureau non-Unef pour la première fois depuis 8 ans.
Les représailles ne tardent pas : l’Unef lance une procédure bureaucratique à la Préfecture pour retarder la reconnaissance légale du nouveau Bureau. Dans la foulée, elle ferme aussi brutalement le bâtiment EVE pendant une semaine au public et aux associations indépendantes hébergées. Des associations, usagers et employés portent plainte contre cette interruption injustifiée du service public et le 16 mai, le Tribunal de grande instance de Grenoble condamne Éponyme (et son Bureau d’Unefiens qui se prétend toujours dirigeant et occupe encore le bâtiment) pour «  voie de fait constitutive d’un trouble manifestement illicite ».  L’Unef éclaboussée par une condamnation généralement réservée aux squatteurs ou aux agriculteurs bloquant la cour du Préfet avec du fumier... Aucun doute possible : le changement, c’est maintenant.