Hommage aux cabines téléphoniques
Cet automne, le PDG d’Orange/France Télécom, Stéphane Richard est venu dans la cuvette pour parler de « 4G » et clamer que « l’agglomération grenobloise est une vitrine pour notre entreprise ». Le député-maire Destot a embrayé en assurant qu’ « il y avait pour Grenoble et son agglo une nécessité absolue d’être au rendez-vous du très haut débit et de la fibre » (Le Daubé, 26/10/2013). Pas un mot par contre sur un bien public en voie de disparition dans nos rues : les cabines téléphoniques. On s’en est aperçu lors de nos derniers collages d’affiches : elles disparaissent à vue d’œil. Celles de l’Estacade, de la place Saint-Bruno, de l’avenue Alsace Lorraine, de la place Félix Poulat, du parc Paul Mistral ont par exemple été démontées ces derniers mois. C’est que France Télécom de veut plus s’encombrer de ces vieilleries et avait annoncé, l’année dernière dans Le Daubé (16/09/2012), vouloir supprimer 15 à 20 cabines téléphoniques tous les ans (Grenoble en comptait alors 183). « Légalement Grenoble ne pourrait disposer que de deux cabines » avait prévenu le responsable marketing opérationnel, ce qui ferait une cabine pour quatre-vingt mille habitants. En cas de panne de réseau, il risque d’y avoir un peu de queue. En plus d’être pratiques pour coller des affiches et utiles pour laisser des petits mots confidentiels, ces cabines sont pourtant une « nécessité absolue » pour les personnes n’ayant pas de portable (eh oui ça existe encore) désirant passer un coup de fil loin de chez elles. Leur disparition est très symptomatique de l’époque : on est censé pouvoir choisir d’acheter un portable ou pas, mais on est en fait de plus en plus obligé de s’équiper de prothèses technologiques.