Grenoble&moi
L’hebdomadaire gratuit a rendu l’âme le 17 décembre dernier, après 3 ans et demi d’existence. Prototype de la presse poubelle moderne, le journal se basait sur la fable moderne que « les gens » ne savent/peuvent plus lire plus de trois lignes à la suite. Entre deux pages de publicité, il proposait donc de courts articles creux et insipides, reprenant généralement les brèves AFP ou les articles du Daubé. Un néant informationnel même pas imputable à quelques pressions de gros intérêts, car la société le réalisant – la Cogecom – était à priori véritablement « indépendante » (hormis des annonceurs) et n’avait ni marchands d’armes, ni hommes d’affaires dans son capital. En fait, les concepteurs de Grenoble&moi voulaient juste faire du business et ont lancé un journal comme ils auraient pu monter une nouvelle marque de vêtements ou créer une agence de consulting. La presse permet – aussi – de « faire des sous ».
Dans le dernier numéro, l’équipe rédactionnelle déplore dans un vibrant article la « situation de la presse difficile » et la « conjoncture insoutenable ». Avant de promettre d’alimenter leur site internet « pour continuer à vous apporter une information de qualité (sic), libre et indépendante. Ce n’est pas quelques soucis d’argent qui briseront notre grande histoire d’amour, cher lectorat. » Y aura-t-il vraiment des gens pour regretter la disparition de ce sac à pubs ?