Accueil > Octobre 2010 / N°07

Grenoble, la ville du discours

Devinez qui a prononcé ces mots ?

« Mes chers amis,
En cette journée consacrée à la France, les acclamations qui montent vers Elle prouvent que vous avez foi en son destin et que vous êtes prêts à tous les sacrifices pour assurer son relèvement.
La tâche est rude. Je m’en aperçois chaque jour.
Mon oeuvre et celle de mon gouvernement ne sont pas toujours exemptes de critique.
On se plaint des tracasseries de certaines administrations et du peu de courtoisie des fonctionnaires. Le gouvernement doit en cela prendre sa part de responsabilité, car les préfectures et les mairies sont submergées sous une foule de prescriptions et de décrets dont l’application, toujours urgente, ne laisse aucun répit aux fonctionnaires chargés de les interpréter. (...)
Je vous demande d’être patients. Grenoble ne s’est pas construite en un jour.
Le redressement de la France demandera d’autant plus de temps que nous sommes en opposition d’idées avec un certain nombre de Français qui n’ont pas encore compris la nécessité d’un ordre nouveau et restent attachés à l’espoir d’un retour à la vie facile.
Je vous le dis : ces Français se trompent. La France, soumise aujourd’hui à de grandes difficultés de vie, est menacée de mesures plus sévères encore. Elle ne s’en tirera qu’en s’astreignant à la discipline la plus rigoureuse.
Le gouvernement devra montrer beaucoup d’autorité sans se soucier des résistances individuelles ou des coalitions d’intérêts.
Cette volonté de commander et de prendre des initiatives dans le sens du but que nous poursuivons, je voudrais l’insuffler à tous ceux qui participent au gouvernement ou qui détiennent une parcelle de l’autorité de l’État.
Dans un immense sursaut, le pays tout entier veut se racheter de ses défaillances, des abandons de son passé.
A la veille du printemps, songeons, mes amis, au renouveau de la nature. Travaillons plus, produisons davantage, pensons mieux. La France est un grand pays que l’infortune ne saurait abattre. Ensemble, et d’un même cœur, crions notre amour de la Patrie. Vive la France ! »

Alors, vous avez trouvé ?
Vous avez une idée ?
C’est le maréchal Pétain, lors d’un discours à Grenoble, le 19 mars 1941.