Accueil > Hiver - Printemps 2022 / N°64

La noix connectée

Grapheal

Début janvier, comme chaque année, une flopée de requins isérois s’est rendue au CES de Las Vegas (Consumer Electronic Show – le plus grand salon mondial des gadgets « innovants  ») afin de draguer d’autres requins. Deux d’entre eux ont reçu une «  récompense », dont Grapheal, distinguée dans la catégorie « santé & bien-être ». Cette boîte grenobloise issue du CNRS tente de surfer sur le très juteux business des tests Covid en mettant au point un « test salivaire numérique ultra-rapide  » baptisé TestNPass. L’objet est donc constitué d’un capteur connecté, dont « la puce donne une réponse en trois minutes. Le résultat est ensuite collecté dans une application pour smartphone en utilisant la technologie du sans contact, comme une carte bancaire.  » Afin de s’assurer que la personne ayant donné sa salive est la bonne, la start-up utilise la reconnaissance faciale du smartphone et l’acceptation générale de l’autoflicage. Visant le marché des aéroports ou des grands évènements, ce genre d’innovations censé «  simplifier » les tests devrait surtout avoir pour résultat de permettre leur multiplication et leur obligation permanente, pour le plus grand bonheur des tenants des protocoles sanitaires stricts dans les écoles comme ailleurs. Avec ce genre de « progrès », des tests négatifs – sur le Covid ou d’autres choses – pourraient être réclamés « par civisme » pour tout et n’importe quoi. On a passé ce gadget dans notre protocole détectant l’intérêt social des innovations. Une couleur rouge s’est affichée, symbolisant le résultat : négatif.