Tout le monde sait que le mois d’octobre est la saison des champignons hallucinogènes. Mais on sous-estime certainement le rôle de ce produit naturel dans l’origine des comportements étranges de personnalités locales. Ainsi, à la fin du mois d’octobre, l’UMP de l’Isère a consacré sur son site un long article au Postillon pour nous accuser de « protéger » le maire Éric Piolle, de faire partie de la même « famille » de « l’ultra-gauche et ses filiales », en argumentant de manière implacable : « à Grenoble, Le Postillon, la famille Rapetout d’Avrillier/Comparat , l’Ades, les faux réseaux citoyens, le Front de Gauche sont de même nature et s’abritent derrière une ‘‘vitrine légale’’, Eric Piolle. Ils forment ensemble une nébuleuse avec des liens dont on ne connaît pas tout. On ne sait même rien ». Si on ne connaît rien, c’est donc sûr que c’est vrai. Les autres arguments développés sont à peu près du même niveau.
Jusqu’à il y a peu, l’UMP parlait avec enthousiasme de certains de nos articles, ceux qui apportaient un peu d’eau à leur moulin fatigué. Depuis qu’on a qualifié leur style d’« ampoulé, répétitif et rasoir », le(s) retraité(s) désœuvré(s) qui s’occupe(nt) de ce blog a(ont) changé de ton à notre égard. Que voulez-vous ! La susceptibilité fait partie de la nature humaine – et depuis, nos informations sont reprises sans citer leur origine. De là à affirmer qu’on « protège » éric Piolle, il y a un gouffre que la seule vexation ne peut pas expliquer. Malheureusement, nous n’avons pas pu passer suffisamment de temps à Chamrousse ou au col de Porte pour surprendre sur le fait la bande à Carignon accroupie dans l’herbe en pleine cueillette – cette explication plausible restera donc à l’état d’hypothèse (surtout qu’à propos des habitudes culinaires de l’UMP, on ne connaît pas tout, voire on ne sait même rien).
Pour ne pas affaiblir sa thèse si brillante, l’UMP n’a pas parlé de l’article du dernier numéro sur « l’anti-modèle grenoblois », détaillant les magouilles et le vol d’argent public réalisés par Raise Partner, la société cofondée par Eric Piolle. Cet article n’a d’ailleurs pas non plus suscité de réactions des élus ou militants de « l’autre gauche », cautionnant par leur silence les procédés malhonnêtes de la société de leur leader qui « assume tout ». De nombreux lecteurs nous ont par contre parlé de ce papier, certains regrettant que ça les ait « déprimé ». C’est d’ailleurs un reproche qu’on nous fait souvent - et pourtant loin de nous cette intention. Mais quoi ? On ne va quand même pas parler uniquement de jardins partagés et de soirées festives, en fermant les yeux sur ce qui ne va pas. Ce qui rend malheureux, ce n’est pas de comprendre comment le monde tourne mal, mais de ne pas pouvoir agir dessus. En attendant que les mauvais jours finissent, nous ne pouvons que conseiller à nos lecteurs déprimés de faire comme l’UMP : prenez des champis !
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