Franchissement d’un cap répressif
Ça y est ! A Grenoble il n’est plus possible de faire un rassemblement gentillet, réclamant simplement « un toit pour tous », sans se faire matraquer. Le 30 mars dernier, une kyrielle d’associations et de collectifs avait appelé à une « nuit solidaire » sur la place de Verdun, devant la Préfecture, pour demander à ce que les 500 à 1000 personnes (essentiellement demandeurs d’asile) qui allaient être mises à la rue à la fin de l’hiver aient droit à un toit. Un événement inoffensif, ne bloquant rien, qui s’était déjà déroulé sans problème les années précédentes. Mais cette fois-ci, non. La première tente à peine montée, les CRS ont foncé dans le tas pour réquisitionner ce dangereux abri en toile. En en profitant au passage pour donner quelques coups de tonfas et interpeller un dangereux sexagénaire qui aurait murmuré « Non ». A minuit, alors que l’ambiance était tout à fait « bon enfant », nouvelle charge pour expulser tout le monde de la place, coups de tonfas à tout va, trois blessés, courses poursuites jusqu’au Jardin de Ville, chiens policiers lancés sur tout jeune au « look manifestant ». Voilà où on en est. Et on remercie le maire Destot et son premier adjoint Safar d’avoir demandé, et obtenu, des renforts de police depuis cet été.
Le lendemain de cette soirée, où de nombreuses femmes ont été tabassées par la police (deux d’entre elles sont parties en ambulance), le préfet-pitbull de l’Isère, Eric Le Douaron, organisait une conférence de presse sur... les violences faites aux femmes.