Accueil > Février 2018 / N°44

Edito & autre édito

Édito

Ouch ! Que c’est dense ! Au moment de boucler ce numéro, on se rend compte que le sommaire est un peu ardu. Grandes analyses et réflexions suite à l’incendie de la Casemate, portraits, en pleine crise à l’hôpital de Grenoble, du député Véran et de la directrice du CHU Hubert, voyage dans le foutage de gueule du « management bienveillant » de Grenoble école de management, critique de l’urbanisme galopant échirollois et de l’arnaque des microcentrales : c’est sûr, il y a plein d’infos et de matière à réflexion. C’est d’ailleurs super intéressant et on serait vous, on se plongerait sans plus tarder dans tous ces articles. Mais un petit truc nous chagrine : encore une fois on ne propose pas beaucoup d’articles rafraîchissants. Il y a bien une BD-fiction, une plongée dans les déchets d’autrefois et les interviews des auteurs de bouquins Aurélien Delsaux et Marion Messina (encore !) qui donnent un peu « d’air », mais ces pages – toutes également hyper-méga-intéressantes – ont globalement une tonalité très politique.
Dans le journal de nos rêves, on parviendrait à proposer un mélange détonnant. Des papiers satiriques, des enquêtes techniques, des réflexions inspirantes, mais aussi des portraits inattendus, des reportages cocasses, des chroniques décalées. Le problème c’est qu’on est souvent « dépassés », à la fois par les remous de l’actualité locale (sur lesquels on a envie de proposer un autre regard) et aussi par les sollicitations de lecteurs souhaitant qu’on évoque leurs problèmes. On adore être sollicités, et on remercie d’ailleurs toutes celles et ceux qui nous font remonter des infos, même si on ne sait pas toujours quoi en faire. Mais on aimerait aussi qu’on vienne nous chercher pour nous proposer des sujets inattendus et pétillants. L’année dernière, c’était un fidèle lecteur qui nous avait parlé de sa voisine nonagénaire Misette. Une rencontre réjouissante plus tard, on avait fait un papier fougueux sur la descente de l’Isère et du Rhône en kayak auto-construit et en radeau (voir Le Postillon n°41). Alors faites-nous rencontrer d’autres Misette !

Un autre édito est possible

Pour cet édito innovant, nous laissons la parole à Denis Bonzy, président du Club 20, ancien directeur de cabinet du maire Carignon, ancien maire de Saint-Paul-de-Varces, ancien candidat à la municipalité grenobloise en 2014. Le 1er décembre, on pouvait trouver cet étonnant billet sur son blog (denisbonzy.com). Avouons que nous sommes un peu gênés : on a l’impression de se faire draguer lourdement et on ne sait pas trop comment réagir.

« Grenoble et sa vraie nouveauté : le succès du Postillon. Aujourd’hui, depuis 15 heures, je sais que je vais passer une soirée atypique. J’ai acheté Le Postillon. C’est le phénomène le plus intéressant dans l’actualité grenobloise des trois dernières années : le succès du Postillon. Il suffit de parler avec des commerçants qui tiennent des points de presse. C’est la demande sur le “journal” le plus attendu : le journal qui suscite le plus de questions du type : “est-il arrivé ?”. Et une personne à vélo passe effectuer la distribution sur la base de calendriers assez aléatoires à quelques jours près. En pleine crise du papier, Le Postillon (version papier) s’arrache. Pourquoi ? C’est un mélange de Libération des années 70, des Cahiers de Mai et d’Actuel. Pour moi, Le Postillon, c’est l’info des années de Jean François Bizot et de Michel Polac. Un mélange d’impertinence, de contre-culture, de provocations, de qualité des faits trouvables nulle part ailleurs mais surtout la Libération par la plume. L’idée qu’une émancipation citoyenne passe obligatoirement par la révélation de vérités cachées. Une plume qui vole dans les... plumes des officiels locaux avec un style incisif dont un sens de la formule qui peut susciter des envies ou jalousies légitimes. Son succès est le fait le plus important sur un “état d’esprit grenoblois”. Le phénomène qui en dit probablement le plus long sur la sociologie et la “culture” grenobloises actuelles. »