Accueil > Octobre 2010 / N°07

Edito

Oui on sait. Vous allez vous dire, elle est pourrie cette caricature. Sarkozy grimé en Pétain, avec Hortefeux à ses côtés, vraiment c’est fait et refait, pitoyable, bas. C’est vrai. Mais surtout, n’allez pas y voir une quelconque comparaison. On ne voudrait surtout pas insinuer que le rôle de Sarkozy pourrait ressembler à celui du Maréchal du régime de Vichy. De la même manière, si l’on a ressorti un vieux « discours de Grenoble » prononcé par Pétain en 1941, c’est simplement par amusement. Mais n’allez surtout pas croire que l’on aimerait dresser un parallèle avec celui – récent – de Sarkozy. Ah non non non. Nous, on ne s’aventurera jamais à faire des comparaisons historiques hasardeuses. Nous, on n’est pas comme ceux du journal du Berry Ripou, « irrégulomadaire » satirique de la région de Bourges, qui, suite à l’expulsion d’une famille sans-papiers russe, ont osé faire un détournement de l’affiche du film « La Rafle » en ajoutant une photo du secrétaire général de la Préfecture du coin Matthieu Bourrette. Ce qui leur valut un procès de la part de ce Bourrette et d’Hortefeux pour « injure publique envers un fonctionnaire », un procès finalement annulé pour vice de procédure. Ah non non non. Nous on est des gens sérieux, on n’utilise pas les mots au hasard. Pas comme les personnes qui publient sur Indymedia Grenoble, traitant les policiers de « bande d’assassins » et la BAC de « bande armée de criminels », ce qui pousse – encore - le dévoué Hortefeux à déposer plainte pour « injures et diffamation publiques contre la police » contre ce site internet et contre celui du Jura Libertaire, qui avait repris ces textes. Ah non non non. Nous, on pèse notre vocabulaire, on n’a rien à voir avec les bénévoles de Fakir, « journal fâché avec tout le monde ou presque », qui ont osé parler de « crimes » pour qualifier les actes de Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino. Nous, on n’insultera jamais un grand patron et donc on n’aura jamais, comme Fakir, un procès pour diffamation et 75 000 euros de réclamés en « dommages et intérêts ». Ah non non non. Jamais de la vie, ni ça ni une lettre d’huissier pour nous demander de retirer des articles comportant des « propos diffamatoires envers le quotidien local et ses journalistes », comme cela vient d’arriver aux animateurs du journal alternatif lillois La Brique. Ah non non non. Nous, les journalistes locaux, on les aime bien et on le répète à chaque ligne. Nous on ne veut de problème avec personne, ni avec les policiers et patrons criminels, ni avec les journalistes serviles. Nous on est gentils.