Accueil > Décembre 2009 / N°03
Edito
A quoi bon ? A quoi bon tenter de faire un journal local indépendant, d’analyser l’évolution regrettable de tel quartier, de critiquer les orientations politiques prises par tel baron local, de parler de telle lutte occultée, de décortiquer la communication municipale ou para-municipale (Le Dauphiné Libéré) ? A quoi bon ces heures de recherches d’infos, d’écriture, de diffusion et de vente ?
Fakir, journal local amiénois passé depuis peu en diffusion nationale, « fâché avec presque tout le monde », vient de fêter ses dix ans. A cette occasion, des membres actifs du Monde Diplomatique, de Là-bas si j’y suis et de Fakir ont pris la parole pour s’interroger sur le rôle de la presse alternative. Ils regrettèrent le manque de perspectives derrière l’information alternative : « A quoi bon s’informer si ça ne conduit pas à la réflexion et à quoi bon la réflexion si elle ne conduit pas à l’action ? ». Et de souhaiter que les médias alternatifs ne soient pas « une consommation de plus » mais un support aux luttes, rejoignant ainsi l’éditorial du dernier numéro du Plan B, journal de critique des médias : « Ce journal est un marteau, ses colonnes identifient les clous. À vous la main ».
On ne réalise pas Le Postillon juste pour le plaisir de faire de « l’anti-Daubé ». Si on s’échine à arpenter les rues et nos claviers d’ordinateurs, c’est avec l’espoir de contribuer à éveiller l’envie de s’intéresser à ce qui se passe à côté de chez nous et - encore mieux – l’envie d’agir et de peser sur l’évolution de ce qui nous entoure.