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École Clemenceau : la com’ ça ose tout

Même quand ils font des choses bien, les élus rouges-verts de Grenoble font tout foirer avec une com’ outrancière et prétentieuse. Démonstration avec la rénovation de la cour Clémenceau.

Rénover une cour d’école en « état particulièrement dégradé », en l’occurrence celle de l’école Driant-Clémenceau à Grenoble, c’est la moindre des choses pour une municipalité. Surtout quand cette rénovation a été réclamée depuis des années par les parents délégués de l’école, qui ont été même jusqu’à l’inscrire au budget participatif en 2017 (joie du «  participatif » où des habitants doivent se battre pour des travaux relevant de l’évidence).

Au fil des années, la surdité des élus a laissé la place à la volonté d’enfin s’atteler à ce chantier, un peu de crédit ayant été débloqué. Et cet été les travaux ont enfin commencé… Ceci entraînant quantité d’articles de la presse nationale (Libération, M le magazine du Monde, Terrafemina, Positivr.fr). Pour une cour d’école ? Oui, car la bande à Piolle a décidé de profiter de ce petit chantier pour communiquer à outrance sur leur volonté de « dégenrer  » et «  débitumer  » les cours d’école. Nobles intentions mais qui en l’occurrence ne correspondent pas vraiment avec la réalité de cette cour. « Dégenrer, je suis pour, assure Yves, un parent délégué. Dans plein de cours d’écoles, les jeux de garçons prennent effectivement trop de place. Mais ici ce n’était pas le cas : le terrain de foot est sur un côté et d’ailleurs n’a pas changé de place suite aux travaux.  » Et pour le bitume ? «  Ils ont mis un peu de copeaux de bois et de stabilisé, mais la plupart de la cour a été “rebitumée”. On aurait souhaité d’autres revêtements mais on nous a répondu qu’il n’y avait pas assez de budget.  »

Yves s’agace également sur la prétendue «  concertation » fanfaronnée sur les réseaux sociaux et dans les médias. « Rien n’est plus faux ! Durant tout le processus d’élaboration du projet de rénovation et contrairement à ce qui était annoncé, aucune concertation n’a été réalisée avec les adultes concernés, que ce soient les parents d’élèves, les enseignants de l’école, ou le centre de loisirs de la villa Arthaud. Un article de Gremag (01/2019) annonçait que la “concertation a débuté en décembre 2018” alors qu’à cette date même la directrice de l’école venait juste d’être au courant. C’est vrai que la mairie nous a tenu régulièrement informés, mais il semble que la mairie confond légitime information et concertation, ce qui n’est pas la même chose. »

Dans un tweet du 8 juillet, l’adjointe Lucille Lheureux assure que cette cour a été « dessinée par les enfants, pour les enfants  ». Les enfants ont bien été un peu consultés en périscolaire « mais aucune de leur proposition n’a été prise en compte : les enfants ont servi de faire-valoir à la communication de la ville et à une concertation de façade.  » Peut-être aurait-ce été trop compliqué de suivre les idées des enfants, mais dans ce cas-là pourquoi se vanter d’une concertation ?

Yves se retrouve ainsi dans cette situation ubuesque, à la fois content des travaux réalisés, et à la fois exaspéré par la communication prétentieuse des élus. « J’ai reproché ça à la nouvelle adjointe aux écoles Christine Garnier et elle s’est défendue en disant qu’ils n’étaient pour rien dans l’emballement médiatique et qu’ils avaient été dépassés.  » Un dépassement qui a quand même été très travaillé : pour recevoir le journaliste de Libé, qui a écrit un long papier déclenchant l’emballement médiatique, ils n’étaient pas moins de dix personnes, dont le maire et quatre adjoints ! Pour la com’, les élus grenoblois se dépensent toujours sans compter. Et si tu les crois pas, tar’ta gueule à la récré !