Courrier des lecteurs
Prenez notre vaccin !
« Je suis un enième ingénieur de la cuvette mais promis je me soigne (reconversion, j’écris ton nom) et c’est en partie grâce à vous. » E. M.
Stade des Alpes : toujours plus cher
« Bonjour le Postillon, je fais suite à l’article sur le stade des Alpes (dans le dernier numéro), et notamment la partie sur les emprunts toxiques contractés auprès de Dexia. Ils sont évoqués dans le dernier rapport de la Cour des comptes (qui porte sur les années 2014-2018). Vous écrivez qu’ils ont coûté 50 millions à la Métropole, or ce sera sûrement bien plus. Ces contrats conclus en 2003 et 2004, sont régulièrement restructurés (comme en 2011). Mais le montage financier mis en place pénalise lourdement le futur, car le fond de soutien est étalé sur 13 ans, quand le remboursement va durer 20 ans. Surtout, la métropole a dû souscrire deux nouveaux emprunts pour rembourser le premier… Il y a un côté « après moi, le déluge » qui mérite d’être noté. La priorité est d’afficher un bon équilibre financier à court terme, et tant pis si Christophe Ferrari, le président de la Métropole, laisse une jolie surprise à son successeur. » J. B.
Coronafolie
« Je voudrais vous écrire ce que j’ai vu et entendu dans mon train Lyon-Grenoble du 24/11, 18h46. Une situation complètement folle, je trouve. Un monsieur en fauteuil roulant s’était installé dans le train, dans l’espace où il y a de la place pour les vélos et pour les fauteuils. Le train est très peu rempli, il y a de la place partout, merci covid. Une dame est rentrée et s’est assise avec sa valise sur un siège presque en face du monsieur, mais ce siège ne fait pas nécessairement face à lui. Au bout d’une minute j’entends que ces deux personnes parlent un peu vivement, et je comprends rapidement qu’elle lui a demandé de mettre son masque sur le nez (il le portait juste en dessous pour respirer plus à l’aise car essoufflé pour avoir roulé jusqu’au train), ce qu’il a refusé en lui disant qu’elle était assez loin de lui (elle était à un bon mètre cinquante), qu’il le remettrait quand il aurait moins chaud. La dame un peu rigide ou très angoissée d’attraper la maladie qui nous fait si peur, insiste, lui rappelle que c’est obligatoire. Le monsieur lui prie de faire preuve de bon sens, qu’ils sont assez loin l’un de l’autre, qu’il va le remettre, et lui dit qu’elle peut même s’asseoir à côté, le wagon étant vide. Mais elle s’obstine, par fierté d’être dans son bon droit, en le menaçant d’appeler le contrôleur. Je suis étonné de l’obstination de cette dame, c’est vrai qu’on dirait qu’elle prend un malin plaisir à lui chercher des noises, à faire régner la règle [...]. Le monsieur a eu le malheur de dire “eh ben allez y appelez les flics”, et voilà la dame qui part quérir le contrôleur. Le monsieur s’exclame qu’il n’en peut plus de ce covid qui rend les gens fous, qu’il hallucine que cette dame vienne s’asseoir à côté de lui pour l’emmerder jusqu’au bout. […] Le contrôleur arrive et fait son boulot, lui aussi rigide, ou ne voulant pas perdre la face. Il demande au monsieur de remonter son masque, celui-ci refuse, excédé par cette mascarade. Il dit qu’il le mettra quand il aura moins chaud. Engueulade. Le monsieur à bout insulte au passage le contrôleur. Le contrôleur rigide et fier appelle le service de police des chemins de fer en disant qu’il ne veut pas de ce monsieur dans son train, retarde le départ du train d’un quart d’heure pour ça (ce qui a des conséquences énormes aux heures de pointe), les attend. Il y a insulte donc outrage à agent. La police arrive, rigide, rappelle la loi, le monsieur se prend 135 euros d’amende et, vu qu’ils sont pas si rigides (ha ha), rien pour l’outrage. Il restera dans le train. Moi je me dis que la situation est inhumaine. Que la raison nous a quittés. Je me disais que ce serait intéressant de la publier, cette anecdote qui en dit long, pour dire aux gens que la communication et la solidarité, la raison et l’écoute c’est mieux que la rigidité d’une obéissance aveugle aux règles qui ne sont pas toujours fondées sur la raison. » Toma
Le Postillon : merci pour cette anecdote édifiante. Décidément ces gens en fauteuil roulant se croient tout permis.