Accueil > Décembre 2009 / N°03
Compétitivité à la noix
En Isère, les responsables politiques raisonnent toujours en termes de compétitivité, qu’ils parlent des nanos ou de noix. André Vallini, au cours d’un discours lors des 80 ans de la coopérative nucicole Coopenoix, a incité les producteurs isérois à « planter davantage de noyers » car « l’Isère a un rôle à jouer dans la conquête de nouvelles parts de marché ». La noix de Grenoble a « de sérieux atouts face à la concurrence des grands pays européens » et est donc « une production stratégique pour l’agriculture départementale » (Isère Magazine, 10/2009).
Une vision compétitive de l’agriculture qui rentre dans une fuite en avant absurde. Un nuciculteur du Royans témoigne : « Bien entendu, le terrain est favorable à la culture de noix. Mais on peut également faire pousser beaucoup d’autres choses ici. Vouloir développer encore la filière de la noix, qui occupe déjà énormément de place au sol, c’est condamner le territoire à une sorte de monoculture, qui appauvrit les paysages et également l’autonomie locale. Cela rentre dans une certaine vision de la mondialisation, où les territoires sont spécialisés dans des domaines de production, ce qui implique beaucoup de transports et de pollution et ce qui favorise l’agro-industrie ».