Au CEA, bientôt des « corps allongés dans le couloir » ?
La confiance règne au CEA (Commissariat à l’énergie atomique). Depuis plusieurs mois, de nombreux salariés s’inquiètent de l’installation dans les locaux de l’Inac (Institut des nanosciences et de cryogénie – un institut de recherche commun au CEA et à l’université de Grenoble) d’une start-up dénommée Enwires. Cette charmante nouvelle société veut vendre des « nanofils de silicium » et des « matériaux composites innovants pour batteries lithium-ion, susceptibles d’améliorer leur capacité et leur longévité ». Pour ce faire, elle utilise des gaz très inflammables ou toxiques comme le silane, la phosphine et autres additifs très dangereux. Certains salariés craignent donc que cette utilisation n’aboutisse à des « corps allongés dans le couloir », comme l’écrit un représentant du CHSCT (comité d’hygiène et de sécurité). Beaucoup doutent de la qualité des « contrôles préalables de sécurité ». Le président de l’Inac, Yves Samson, tente de faire croire que tout est sous contrôle en affirmant qu’il ne peut pas en dire plus car « une large diffusion du dossier de sécurité » pourrait « nuire au secret industriel » que le CEA doit à EnWires. Et si jamais un accident arrive, au moins ses concurrents ne sauront pas comment ils ont fait !