Antifascisme esthétique
Comment rater sa sortie ? Prenez-donc exemple sur Olivier Véran, lourdé du gouvernement après quatre années de bons et loyaux services, au poste de fossoyeur du service public hospitalier (soit ministre de la santé) ou pipoteur en chef (soit porte-parole du gouvernement). En redevenant « simple » député de l’Isère, Olivier Véran s’est étendu dans les médias pour expliquer son envie « d’ouvrir sa gueule » et « d’affronter l’extrême-droite ». À propos de la lutte contre ce « poison pour notre pays », il avait déclaré à l’AFP (12/01/2024) : « Je le ferai sans relâche, vous pouvez compter sur moi. » Tremblez Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Zemmour ! Qu’a-t-il donc fait, cinq mois plus tard, alors que les partis Reconquête et Rassemblement national cumulent à 40 % d’intentions de vote pour les élections européennes ? Olivier Veran a surtout fait parler de lui pour sa reconversion en… chirurgien esthétique. N’ayant aucune envie de retrouver son activité de neurochirurgien à l’hôpital public de Grenoble (et l’état piteux dans lequel les politiques qu’il a menées l’ont mis), le député de l’Isère a préféré se faire embaucher dans la très chic clinique des Champs-Élysées. « Cet établissement, leader français de la médecine esthétique, est devenu le fief des stars de téléréalité et un business très rentable » nous apprend Capital (23/03/2024). Des années d’hypocrisie à tenter de faire croire qu’on œuvre pour le bien public pour finalement – comme le premier start-upper venu – aller gagner le plus d’argent possible au service de quelques ultra-riches. Et encore quelques arguments de plus pour tous les laissés pour compte, pour voter pour les partis d’extrême-droite se faisant passer pour anti-système. Les journalistes avaient donc mal compris ses intentions hivernales : ce qu’Olivier Veran veut c’est « refaire des gueules » et « renforcer l’extrême-droite ».