Âne ou chien ? Carignon ne choisit pas
« Au Maroc, je retrouve mes amis les animaux et tous ceux qui se dévouent pour les accueillir, j’ai des “amis” qui me font des fêtes dans tous les douars traversés. » Changement de stratégie pour Alain Carignon, ex-futur candidat aux municipales, par rapport à sa résidence marocaine. Jusqu’à il y a une dizaine d’années, le repris de justice vivait principalement à Marrakech, dans sa luxueuse résidence secondaire, comme le décrivait un membre de son parti politique : « “Il a une superbe baraque avec domestiques à Marrakech !” s’étrangle un cacique isérois de l’UMP. » (Le Canard Enchaîné, 24/02/2010). Mais lui n’en parlait jamais, ni du Maroc, ni de son riad. Pour préparer les prochaines municipales, il a décidé d’en faire un outil de com’. Cet été il a ainsi documenté son séjour marocain sur les réseaux sociaux. Non pas en filmant sa « superbe baraque » mais en se mettant en scène comme ami des animaux, qui se promène avec un « sac à dos avec des croquettes pour apaiser les faims, ce qui me rend attractif, et de la bétadine pour les nombreuses blessures ». Les ânes rentrent aussi dans son plan de com’ : l’ancien maire leur amène de l’eau, « vient à leur secours quand [il] peut » et assure : « Leur regard profond n’est pas aussi vide qu’on ne le croit. » L’expert en vide et roublardises met aussi en scène sa modestie : « Ces petits gestes sont surtout un immense plaisir qu’on se fait à soi, ce n’est pas si altruiste ». Un manque d’altruisme qui paye : selon lui 235 000 personnes ont suivi ses communications de « proximité avec les bêtes ». On est sûr qu’un film sur son riad et ses domestiques pourrait faire au moins autant.