Des drones pour les Roms ?
Depuis début juillet, environ vingt-cinq personnes roms vivent sur un terrain vague à Bouchayer-Viallet, entre la Belle électrique et la rocade. Suite à leur installation, la SEM Innovia (société d’économie mixte détenue majoritairement par la ville de Grenoble), propriétaire du terrain, a fait creuser des grosses tranchées autour des cabanes afin d’éviter une extension du camp. Mais les pouvoirs publics semblent également prêts, quant à eux, à user d’autres méthodes pour « gérer » ces sans-abris. Le 29 juillet au matin, deux personnes du collectif Hébergement-logement et de RESF (soutenant respectivement les personnes à la rue et les enfants de migrants scolarisés) leur ont rendu visite, pour les accompagner dans des démarches administratives. À un moment, les habitants remarquent qu’un drone vole en stationnaire à une dizaine de mètres au-dessus de leurs têtes. Une des deux membres du collectif contourne la butte pour aller discuter avec le conducteur de l’engin volant, caché juste derrière. Le monsieur, gêné, lui dit qu’il travaille pour la mairie de Fontaine, avant de s’en aller précipitamment à bord d’une voiture de la Métro. Vu l’emplacement et la faible hauteur du drone, il apparaît peu probable qu’il servait à photographier la ville de Fontaine (située de l’autre côté de la rocade et du Drac). Alors qu’il est interdit aux drones de survoler des habitations, la Métro a-t-elle demandé à un de ses agents d’utiliser un drone pour cartographier le camp de roms ? à moins qu’il ne s’agisse d’en « recenser » les habitants en prévision de leur expulsion du terrain... La SEM Innovia les a assignés au Tribunal pour la fin du mois de septembre.