Logistique urbaine : le bordel des sous-traitants
La métropole de Grenoble vient de créer un centre de distribution urbaine à Noyarey. Son but est de mutualiser les transports de marchandises dans l’agglomération grenobloise dans des véhicules supposés être « propres » (c’est-à-dire n’utilisant pas de pétrole mais du gaz ou de l’électricité...), afin d’éviter que de gros camions roulent dans la ville pour livrer un seul colis. La métropole vient de confier la gestion de ce centre à... La Poste, qui pilote un consortium appelé Evol (regroupant d’autres boîtes privées comme City Logistics, fret’Vite, vélocité, Job@vélo, etc...). Cette idée apparemment saine risque bien de n’aboutir à aucun résultat écologique à cause des habitudes très libérales de La Poste. Si beaucoup de camions circulent aujourd’hui dans les villes, c’est notamment parce que La Poste sous-traite énormément la livraison de colis, en fonction de leur valeur monétaire et de ses intérêts financiers. Dans l’agglomération, un colis envoyé via La Poste peut ainsi être livré par ColiPoste, Qualité Express, DPD, etc... Dans la même rue, à la même heure, on peut ainsi croiser plusieurs camions livrant des colis tous envoyés par La Poste. Autant de véhicules qui roulent à moitié vides pendant que leurs concurrents font les mêmes trajets. Le centre de distribution urbaine risque bien de fonctionner de la même façon, et de ne rien arranger si ce n’est les bénéfices postaux.