Accueil > Avril-Mai 2017 / N°40
Vive les profs de techno !
On a énervé un lecteur : « Postillon, ton article sur l’enseignement de technologie m’a bien miné le moral. J’ai une certaine habitude que l’on crache sur mon métier, c’est quotidien, mais venant de toi le glaviot colle. J’ai choisi ce métier car je me sens utile. (...) Mon cours de technologie explique aux enfants de 11 à 16 ans le monde grâce aux objets qui les entourent. Les objets peuvent être composés d’une partie mécanique, d’une partie électrique, électronique et d’une aussi liée à la programmation. Toi même, Postillon, tu sais que la révolution industrielle est passée et tu en profites pour te faire imprimer 3 000 fois par une industrie locale. Tu sais aussi que tu es rentré dans l’ère du numérique car ton entreprise utilise un combiné découpeuse-imprimante-plieuse à commande numérique "SpeedMaster" de chez Heidelberg. Machine que l’on peut appeler robot, qui a numérisé tous tes articles et tous tes dessins pour les recracher en plein d’exemplaires.(...) Tu penses que les gamins n’ont pas le droit de savoir cela ? Ce n’est pas parce que je roule à vélo que je ne connais pas le fonctionnement d’un moteur à explosion. (...) Le point de vue que prend ton journal est aussi con que fascisant, tu me rappelles François dans l’épilogue de Ravage. La nouvelle réforme du collège change les programmes de technologie, mais la programmation en représente moins d’un quart. Le métier de professeur ne me donne pas le droit de raisonner à la place de mes élèves, je dois donner une représentation factuelle du monde et de la technologie. (…) La technologie numérique est une réalité, autant apprendre aux élèves à l’appréhender d’une façon raisonnée. Mais croire que je colle mes gamins 8h par jour devant un ordi c’est de la calomnie...(...) Putain Postillon, j’attends de toi des arguments qui se tiennent, un peu de fond bordel. (…) “Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients”, ça je l’enseigne à mes gamins. N’est pas Simone Weil qui veut. » C.