Silence imposé suite à un incident à la Villeneuve
Sabrine habite à la Villeneuve et a un fils scolarisé en CE1/CE2 dans l’école des Trembles. École où il y a eu, le 26 janvier dernier un « incident loin d’être anodin ». « Le soir, mon fils me raconte qu’en allant au gymnase, ils ont croisé un individu armé, avec fusil sur l’épaule et un couteau dans la main ». Au début Sabrine ne croit pas son fils : le lendemain elle en parle à la maîtresse qui lui confirme les faits et lui raconte la suite. « Il pleuvait, alors pour protéger les enfants et les inviter à rejoindre rapidement le gymnase, la maîtresse leur a dit “vite, vite, il pleut !”. Une fois dans le gymnase, elle a averti la police. » Sabrine est choquée de cet « incident », et surtout du silence qui l’entoure. La presse n’en parle pas, et il n’y a aucune communication officielle de l’éducation nationale dessus. « C’est comme s’il ne s’était rien passé, comme si c’était normal que nos enfants puissent croiser un individu lourdement armé dans le quartier en plein après-midi. Une psychologue scolaire a quand même été envoyée pour parler de ça avec les élèves, mais nous on aurait pu ne pas être au courant. L’académie a même donné la consigne de ne pas en parler aux parents, pour “ne pas générer d’inquiétude supplémentaire chez les autres enfants”. » Avec d’autres parents, elle envoie mi-février un courrier au préfet et aux élus de la ville. Seule l’élue de secteur lui répond... pour lui dire qu’elle a transmis son courrier à l’élue en charge de la sécurité. Depuis un mois et demi, aucune autre réponse. « La Villeneuve est souvent caricaturée dans les médias, qui ne parlent que des fait-divers. Il y a plein de belles choses qui s’y passent, et on n’en parle pas assez. Mais faut-il pour autant passer sous silence des incidents graves ? Comment en parler à nos enfants ? Nous refusons que nos enfants grandissent dans la violence et que celle-ci soit banalisée par sa récurrence et le silence qui lui est opposé. » Ce positionnement nous a pas mal questionnés au Postillon, où on se méfie également de la trop grande place prises par les faits-divers dans l’univers médiatique. Mais faut-il néanmoins se taire sur ce genre d’événements pour ne pas faire monter une psychose ? « Si un tel incident s’était produit au centre-ville, c’est sûr qu’il y aurait eu de la communication dessus. Là c’est comme si c’était normal, vu qu’on est à la Villeneuve... C’est ça le plus choquant. »