Accueil > Automne 2022 / N°66

Représentants du peuple technocratique

La cuvée 2022 des élections législatives nous a fourni trois nouveaux députés de gauche dans l’agglomération grenobloise, tous élus sous la bannière de la Nupes (nouvelle union populaire écologique et sociale). Ce qui a de rassurant, c’est qu’on n’est pas trop dépaysés par les profils sociologiques de ces nouveaux « représentants du peuple » – enfin surtout d’une certaine technocratie. Élisa Martin, élue sur la deuxième circonscription (Grenoble ouest, Fontaine, Sassenage, etc) sous la bannière de la France insoumise, est une éternelle élue – auparavant à Saint-Martin-d’Hères et au conseil régional, depuis 2014 à Grenoble en tant que première adjointe. Cyrielle Chatelain, élue sur la troisième circonscription (Saint-Martin-d’Hères, Échirolles, etc) pour EELV, patauge aussi dans le marigot politicien depuis bien longtemps : après avoir été assistante parlementaire, elle a bossé au cabinet du président de la Métropole Christophe Ferrari (où elle était notamment chargée de la fusion très contestée entre Actis et Grenoble habitat) avant d’être « conseillère technique » au cabinet du président de la Métropole de Lyon. Quand à Jérémie Iordanoff, élue sur la cinquième circonscription (Chartreuse et Grésivaudan) toujours pour EELV, il se présente comme « artiste peintre » mais il joue en fait sur plusieurs tableaux : ces dernières années, il a surtout été occupé par ses fonctions de directeur de campagne, assistant parlementaire ou secrétaire national adjoint d’EELV. Les autres partis ne font bien entendu pas mieux : toujours en ce qui concerne les nouveaux députés isérois, on a le républicain Yannick Neuder, baron de la Bièvre qui a plus de mandats que de doigts sur les mains, et le rassemblement national Alexis Jolly, qui s’est fait élire dans le Nord-Isère tout en étant conseiller municipal dans le Sud, à Echirolles, en plus de son poste de conseiller régional. La femme de ménage Rachel Kéké est bien l’exception qui confirme la règle : dans la Nupes comme ailleurs, on fait surtout élire des professionnels de la politique.