Pot de départ à Saint-égrève
Après huit années à la direction du CHS de Saint-égrève (l’hôpital psychiatrique), Pascal Mariotti est promu à la tête de l’hôpital du Vinatier à Lyon. Ce candidat PS malheureux à la mairie de Moirans, proche du député Olivier Véran, aurait fait un parfait conseiller ministériel aux restrictions de budget dans un gouvernement en panne. Hélas pour lui, Véran - pressenti pour être ministre de la Santé - est resté simple député.
Avant de commencer son nouveau job, Mariotti a fini par signer un protocole d’accord avec les syndicats du personnel du CHS après des années de blocage : « Il a voulu partir en disant “j’ai négocié” suppose Michel, délégué CGT. C’est quelqu’un qui déteste le conflit : pour lui on ne devrait pas voir, pas entendre la grève. Le mouvement qui se termine a bloqué la mise en place de quelque chose de très autoritaire : il voulait diminuer de 10 % le personnel, là il a enterré son projet. » Le protocole porte sur des points techniques qu’on ne va pas détailler ici, et ne résout pas le manque criant de personnel constamment mis en avant par les travailleurs en psychiatrie : « Ce protocole nous fait perdre du temps et de l’énergie, regrette un infirmier. On en chie tous les jours, on se fait insulter, on se fait frapper, on se bat pour maintenir le peu qu’on a : quand est-ce qu’on va se battre pour avoir plus de moyens ? » Mais comment se battre contre une armée de comptables en marche ?
Tout se dégrade
À défaut de voir leurs conditions de travail s’améliorer, ils ont vu Mariotti perdre un procès stupide intenté contre la CGT : il accusait le syndicat d’être l’auteur de banderoles et graffitis, qualifiés de dégradations, et réclamait le remboursement de 24 000 € de frais de remise en état, qui « viendront par définition amputer les crédits du personnel ». Quand on sait que le directeur, loin de subir l’austérité, milite pour cette politique au niveau national, accuser les grévistes d’amputer les crédits ne manque pas de panache. Parmi ces frais, 1 000 € de location de nacelle pour décrocher des banderoles ! Ce sens du dialogue social innovant n’a pas convaincu les juges du TGI qui ont jugé, le 17 août dernier, que le lien n’était pas établi entre le syndicat et les exactions commises. Dé-bou-té, Pascal.