Piolle en campagne
Avec deux ans d’avance, voilà l’équipe municipale grenobloise qui repart en campagne. Et ce n’est pas vraiment discret : les années précédentes, il n’y avait qu’une cérémonie des vœux à l’hôtel de ville de Grenoble. Cette année, il y en a eu six, une dans chaque secteur, en plus d’une grande soirée « spéciale 50 ans des Jeux olympiques » au Palais des sports. Et puis il y a la communication, où Éric Piolle tente tous les coups, même les plus foireux. Début janvier, il est allé jusqu’au col de Montegenèvre, au-dessus de Briançon, pour lancer un appel à Emmanuel Macron en lui demandant de « ne pas avoir peur » des migrants. Et ce, même si les conditions d’accueil mises en place par la municipalité de Piolle sont bien en-deçà des nécessités : l’année dernière le juge administratif de Grenoble avait même débouté une demande d’expulsion par la mairie du camp Valmy (où vivaient 250 migrants) en argumentant que l’expulsion n’apportait pas de solution à ces personnes.
Au même moment, il a également profité de l’emballement médiatique autour du relogement de SDF dans une maison appartenant à la ville de Grenoble pour se donner le beau rôle dans un tweet : « Au pays de @CCastaner, patron d’@enmarchefr, "certains #SDF refusent d’être logés"... En #France le nombre de SDF a augmenté de 50 % en 10 ans. A #Grenoble nous mettons à leur disposition des logements vacants. #Solidarité #Modernité ». Précisons que pour l’instant il y a seulement trois SDF relogés et que la mairie est en conflit avec nombre de squats. Mais la réalité locale a peu d’importance pour Piolle tant que ça fait des articles dans la presse nationale. Pour faire parler de lui, il a essayé aussi de lancer des vidéos hebdomadaires modestement baptisées « Ici c’est Grenoble » afin d’ « échanger, partager les infos, faire l’actu ensemble ! On innovera chemin faisant, à chaque vidéo il y aura des surprises, invités, etc ». Lancées début décembre, les trois premières vidéos ont l’air d’avoir fait un sacré bide, en tous cas sur YouTube, avec seulement quelques centaines de vues. Il faut dire que ces vidéos n’ont que peu d’intérêt, le maire récitant face à la caméra les éléments de langage de sa communication, sans laisser apparaître le moindre doute, sans livrer le moindre élément original qui ne soit pas déjà dans Gre.mag, le journal de la Ville. Depuis fin décembre, il n’y a plus aucune de ces vidéos qui devaient être hebdomadaires. Quelle sera la nouvelle stratégie de com’ ?