Ma passion pour moi-même
Pour passer le temps en attendant une éventuelle « mission nationale » qu’il espère depuis trois ans, le toujours député Michel Destot a écrit un livre intitulé Ma passion pour Grenoble. Si le terme « livre » correspond à la forme de l’objet qui se vend pour quand même 22 euros, il est très éloigné du contenu, qui est en fait une compilation des billets de son blog. Comme le rédacteur de cette brève s’inflige la lecture de ce blog depuis plusieurs années, il a dû lutter pour ne pas s’endormir dès les premières pages de cet opus. Certains écrivent des livres pour apporter des informations nouvelles, pour faire rêver ou voyager, pour apporter de la matière à penser, par amour de l’écriture ou parce qu’ils sont torturés intérieurement et que la littérature est une catharsis. Michel Destot, lui, écrit un livre pour dire qu’il est très content de lui-même et de tout ce qu’il a fait. Pour remplir deux cent trente pages, c’est un peu faible. Son égocentrisme se fait particulièrement sentir quand l’ancien maire regrette le manque de modèles positifs pour les jeunes. « Comment encourager l’ambition, le courage, l’audace..., avec, pourquoi pas, ce grain de folie parfois salvateur dans des situations qui ressemblent à des impasses ? Aujourd’hui, un jeune peut-il sincèrement déclarer, sans être regardé de travers : ‘‘Je serais chef d’entreprise, maire ou député. On se souviendra de ce que j’aurai créé !’’ ». Selon Destot, pour sortir des impasses, il faut forcément avoir envie de devenir « chef d’entreprise, maire ou député », soit... les trois activités qu’il a exercées. La lecture de son livre donne plutôt envie d’aller chercher « l’ambition, le courage, l’audace » très loin de son modèle de vie.