Un des « éléments de langage » favoris des élus verts grenoblois est d’affirmer que leur ligne politique est digne du XXIème siècle alors que celle de leurs adversaires serait représentative du XXème siècle. Alors ils usent et abusent de cet argument qui ne veut rien dire. Cet automne, les élus verts au département se sont demandés : « le Conseil général est-il vraiment rentré dans le XXIème siècle ? » (communiqué, 17/10/2014). Dans Le Daubé (29/01/2015), Yann Mongaburu le jeune apparatchik EELV, président du syndicat des transports en commun, prétendait que la nouvelle application iPhone de ce syndicat allait « nous faire sortir du XXème siècle ». Un peu plus tard, le même a déclaré que les travaux réalisés sur les rames allaient permettre d’avoir une « qualité d’usage (...) que tout usager est en droit de trouver dans un réseau de transport du XXIème siècle » (Le Daubé, 18/04/2015). A propos du discours d’investiture du nouveau président du conseil général de droite, les Verts ont tout de suite réagi : « Il s’agit d’un véritable retour au XXème siècle » (Le Daubé, 3/04/2015). Quinze jours plus tard, l’ADES, membre de la majorité municipale s’indigne (15/05/2015) : « Décidément la droite iséroise n’arrive pas à passer du XXème au XXIème siècle ».
Le XXIème siècle serait-il naturellement « vert », et le passé incontestablement gris ? Le tic de langage des verts grenoblois symbolise un travers des progressistes qui croient en un avenir forcément radieux. Être persuadé qu’il y aurait un sens de l’histoire qui nous amènerait vers un monde rêvé est non seulement paresseux, mais également stupide : on constate hélas tous les jours que le XXIème siècle regorge d’horreurs, qui pourraient presque rendre jaloux le XXème siècle.