Accueil > Avril-Mai 2017 / N°40
Le journal tendance du TGV Grenoble-Paris !
On a appris ce mois-ci qu’on a parmi nos lecteurs quelques anciens Grenoblois ayant trahi la cuvette pour la capitale. Il y a cet anonyme qui nous écrit pour nous assurer : « Grenoblois expatrié depuis bientôt 10 ans, je ne manque pas, lors de mes courts mais régénérateurs séjours dans notre cuvette, de me procurer Le Postillon. Je l’apprécie tant sur la ligne que sur la possibilité stressante d’y voir apparaître le(s) nom(s) de connaissances proches, voire paternelles, que vous vilipendez régulièrement, à juste titre souvent. » Pas mal, mais frustrant : on ne sait même pas le nom de son géniteur.
Et puis surtout, il y a « Supercoquillette » qui nous a écrit une missive drôle, hélas trop longue pour être intégralement publiée. En voici quelques extraits : « En tant qu’exilée depuis un bail de la cuvette vers l’égout (ndlr : la capitale), j’ai été jadis fort jouasse de tomber sur le premier numéro du Postillon. (…) Je ne me suis pas abonnée, j’aime trop acheter le journal à ma descente du train quand, après avoir goulûment aspiré le parfum inimitable de l’air de la ville où j’ai grandi les jours où le vent vient du Sud (et de Jarrie), je vais visiter la famille et les potes. (…) Il est des journaux que l’on commence par la fin, Le Postillon en fait partie. Moi en tout cas, souvent je remonte le courant de droite à gauche. Et c’est pourquoi aujourd’hui, le cul bien calé dans le fauteuil de ce TGV insipide me ramenant à mes moutons d’adoption, ce n’est qu’au bout d’une petite heure de lecture – peut-être au niveau de Bourgoin-Jallieu ?...que je tombais sur cette brève prétentieuse et provocatrice du bas de la page 2 : « Ça monte et ça descend », brève qui me mit un coup à l’ego... Maramééé ! Les enculés de leur mère – comme on disait jadis au collège Villeneuve –, ils ont raison, je dormais.
J’avoue que je dormais à chaque numéro : (...) je me contentais bêtement du contenu, laissant au repos mes capacités légendaires de traque aux fautes de toute nature, que mes petits camarades de l’école des Genêts aimaient solliciter pendant les dictées et qui me vaut le respect et parfois du travail mal ou pas du tout rémunéré chez les intellos désargentés de bonne qualité, à Paris ou ailleurs (hé non, vous n’avez pas le monopole de la prétention).
Bref, vu que j’avais lu le reste en ronflant, je me suis concentrée un peu sur les pages 3 et 2, et j’avoue que j’ai failli désespérer : quoi, me disais-je, on est pas intimes, je vais quand même pas les faire chier pour une espace insécable (p.3, 5e ligne au-dessus du 1er dessin), ou pour un soupçon de double espace (p.2, quizz, 2e ligne, avant « on »... Non ?), voire pour une innocente erreur de frappe à « Bourgd’Oisans »...!? (…) Ça y est, eccola ! [s’en suit une petite faute d’accord ridicule] Je vais pas tout relire parce que là mon TGV arrive au but et que le dimanche à Paris, c’est le jour de l’adultère, mais à l’avenir je vous promets d’être sans pitié pour chaque centimètre carré de votre feuille de chou, espèces d’empêcheurs de ronfler en wagon. (...) »