La noix connectée
Le cheval connecté
Qui a des chevaux, aujourd’hui ? Des bourges, quelques rêveurs et trois paysans (salut Jean-Pierre !). La start-up Animalinks basée à Meylan s’adresse clairement aux premiers avec CoHo, son produit de contrôle à distance des canassons. Un article de Présences Grenoble (24/01/2018), magazine d’actualités économiques consternant et parfois distrayant, présente ainsi cette innovation majeure : « Créée en 2016, Animalinks a inventé la solution d’écurie connectée CoHo ou Connected Horses. Son objectif ? Suivre l’environnement d’un cheval via un smartphone, en vue d’améliorer son bien-être. La start-up, soutenue par l’incubateur Linksium, veut lever de 500 k€ [sic] d’ici juin. La commercialisation est prévue début 2019. » Animalinks espérait louer « 500 solutions CoHo la première année, pour atteindre 10 000 boîtiers à l’horizon de quatre ans. »
Depuis, rien n’a filtré dans la presse sur la réussite ou non de la levée de fonds, ou sur le nombre de clients. Pas une seule photo du boîtier connecté, qui doit donc être moche, pas un mot sur le prix du joujou et du contrat qui doit nécessairement l’accompagner. On ne sait pas si ce machin permet de téléguider le cheval, ce qui aurait le mérite d’être vraiment innovant. Mais a priori, il est plutôt relié à plein de capteurs communiquants avec une appli : est-ce que la porte du box est ouverte ou fermée ? Est-ce que le foin est assez humide ? Est-ce que le cheval est heureux ? Le site d’Animalinks regorge de phrases creuses s’adressant soit aux propriétaires : - « Que vous soyez au travail, en déplacement, en pause déjeuner, suivez le confort, la santé et la sécurité de votre cheval au box, directement sur votre mobile » - soit aux centres équestres : « Proposez une nouvelle expérience aux propriétaires Gestion simplifiée, plus de transparence et de sécurité », « Intégrer la solution CoHo à vos services offre à vos clients une expérience nouvelle, au plus proche de leur cheval », « Bénéficiez d’un avantage concurentiel (sic) fort grâce à une image renforcée auprès de vos clients et partenaires. » Dans un monde dominé par la compétition équestre, dans un milieu où l’animal n’est plus une bête de somme mais un doudou hors de prix, les startupers proposent la sécurité et la performance. Et au bout de la piste, le cheval devient un nouveau prolongement du smartphone. À rebours de ces solutions mortifères, nous proposons autre chose. Cavaliers startupers, quittez Innovallée, allez chercher votre cheval et barrez-vous. Vivez vos rêves. Il reste quelques far west à arpenter ! Ça vous fera, et à nous aussi, des vacances.