Le bien commun métropolisé
C’est la saison des nouveaux groupes politiques. Comme à chaque période pré-électorale, on voit fleurir ici ou là des nouveaux collectifs politiques, mélangeant têtes connues et néophytes, dont le but est de rabattre les voix des électeurs vers telle ou telle chapelle. Ces dernières semaines, on a ainsi vu émerger les campagnes de com’ des Grenopolitains et leurs « apéro’politains collaboratifs ». Beaucoup de novlangue pour réunir des militants de « l’autre gauche » de différentes communes de la métropole grenobloise et travailler à l’élection de Piolle à la présidence de la Métropole en 2020. Emportés par l’élan technocratique, ils ont pris pour slogan phare « la métropole, notre bien commun ». Nous, on croyait bêtement que les biens communs, c’était des choses importantes à préserver comme l’eau, les forêts, les espaces agricoles, la biodiversité. Pour les Grenopolitains, le bien commun c’est la Métropole, un machin technocratique imposé par l’État en 2013 dans le but de réorganiser le territoire afin d’être plus concurrentiel dans la compétition mondialisée. La Métropole, c’est l’éloignement du pouvoir pour les simples habitants et la perpétuelle défausse des responsabilités entre mairie et intercommunalité. La Métropole, c’est toujours plus de croissance, donc d’emplois high-tech sans sens, de béton, d’urbanisation, de voies d’autoroute. À quand le slogan « les pics de pollution, notre bien commun » ?