Feu le projet Thermos
En ces temps de désastre nucléaire, il est toujours bon de se rappeler « la très belle histoire de notre ville », comme dirait le maire Destot, et les projets fous de son mentor Dubedout, maire de 1965 à 1983. Car Grenoble a bien failli se chauffer grâce à une centrale nucléaire urbaine. Entre 1979 et 1981, la mairie de Grenoble, la préfecture et le CENG (Centre d’études nucléaires de Grenoble, ancien nom du CEA) travaillaient conjointement à l’élaboration d’un grand projet urbain : Thermos. Il s’agissait d’implanter un réacteur nucléaire dans l’agglomération afin d’alimenter en chaleur le réseau de chauffage urbain. Des dizaines d’articles enthousiastes parurent dans les journaux municipaux à ce sujet. Grenoble faisait là encore office de laboratoire. En cas de réussite, le projet devait être reproduit dans d’autres villes de France. Ce fut un échec, non pas à cause des dangers qu’aurait pu représenter ce réacteur, mais pour des raisons techniques et financières. Des difficultés dans le raccordement avec le réseau existant, des incertitudes quant à la rentabilité du projet, et la volonté de conserver la manne financière que constituait la compagnie de chauffage de Grenoble eurent raison de ce projet.
Aujourd’hui, si Thermos ne menace pas Grenoble ; les habitants subissent par contre les effusions du cœur de Jean Therme, directeur du CEA-Grenoble, initiateur de Minatec et Giant, promoteur de la mégalopole du Sillon Alpin...