On le disait dans le dernier numéro : faire et défaire c’est toujours travailler. Si la mairie de Saint-Martin-le-Vinoux est enfin parvenue à raser les jardins ouvriers de la Buisserate pour mener à bien un projet immobilier (voir le numéro précédent), elle pourra bientôt s’enorgueillir de créer un nouveau jardin – pas vivrier cette fois, juste décoratif. C’est que le maire Sylvain Laval, qui a lancé les hostilités en ce mois de novembre en venant faire une visite de sécurité inopinée dans la friche Peldis, tient beaucoup à l’image de sa ville – et de sa carrière naissante. Il faudra pour ce faire démolir les anciennes halles de Peldis, aujourd’hui occupées par un collectif d’artistes répondant au nom de Dispel (regroupant plusieurs assos œuvrant dans le cinéma, les installations, les inventions d’outils, l’art graphique ou les ressources étonnantes de la pomme de terre). Ces ingrats ne veulent même pas partir afin de permettre la réalisation de cette noble cause et renvoient la balle aux collectivités pour au moins obtenir un relogement digne de ce nom. Le problème, c’est que la situation administrative de ces bâtiments symbolise toutes les simplifications apportées par la métropolisation : situés sur la commune de Saint-Martin-le-Vinoux, ils appartiennent à la Métropole qui a signé plusieurs conventions avec la Ville de Grenoble afin que cette dernière les mette à disposition de Dispel. Allez-y comprendre quelque chose ! D’autant que ces bâtiments côtoient la Casamaures, une villa néomauresque en ciment moulé datant du XIXème siècle. Sa propriétaire, Christine Guichard, se démène depuis 40 ans avec plusieurs associations pour restaurer cette belle bâtisse, au point de vouloir faire place nette autour d’elle et de préférer un beau parc en dessous de sa demeure plutôt qu’une friche industrielle. « Contrairement à ce qui a été dit, on est pas du tout opposé, entre artistes, assure Christine Guichard au téléphone. Si la réhabilitation est possible, on n’est pas contre, mais je crois que les budgets nécessaires sont faramineux. » Pour les membres de Dispel, non seulement la réhabilitation pourrait être faite à moindre coût, mais en plus la Casamaures fait tout pour les faire partir depuis de nombreuses années : « Avec ce bâtiment historique, Christine Guichard se sent investie d’une mission sur Terre, confie un des artistes. Depuis que le projet de tunnel sous la Bastille a été abandonné, en 2009, [NDR : qui devait passer juste à côté des deux bâtiments], elle fait tout pour nous virer. » En 2013, à l’occasion du « centenaire de la loi de 1913 de protection des abords des Monuments Historiques », la Casamaures avait réalisé une vidéo intitulée « Casamaures : hier, aujourd’hui ... et demain ? » Le camp de Roms à proximité du « bâtiment historique », qui était à l’époque à côté de la friche Peldis, est illustrée pendant de longues secondes par des images de tas de déchets en tous genres… À la fin de la vidéo, un photomontage montre le futur désiré des abords de la Casamaures, remplaçant la friche Peldis et les Roms et leur poubelles : un grand parc avec un écureuil et des oiseaux. C’est visiblement également le souhait de la Métropole de Grenoble, qui veut étendre ici le bien nommé « parc Mikado », proposant des tout petits bouts de verdure aussi larges qu’un bâton de Mikado au milieu d’une urbanisation massive.
Le Postillon ?
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