Encore une personnalité grenobloise pour soutenir le Lyon-Turin !

C’est à n’y rien comprendre. Devant la contestation de plus en plus grande, tant en Italie qu’en France [1] du projet de ligne ferroviaire à très grande vitesse entre Lyon et Turin, différentes personnalités montent au créneau pour soutenir ce gouffre financier (coût estimé à environ 25 milliards d’euros). Mais à la surprise générale, ce ne sont pas les notables de Lyon, ni ceux de Chambéry ou de Saint-Jean-de-Maurienne, communes situées sur le tracé, qui font don de leur personne pour soutenir la noble cause du percement d’un tunnel de cinquante-trois kilomètres entre la France et l’Italie. Les supporters médiatiques du TGV Lyon-Turin sont souvent issus de Grenoble, commune située à plus de quarante kilomètres du tracé. Le dépité-maire Michel Destot a été nommé «  rapporteur à l’assemblée nationale pour le Lyon-Turin ». Le sénateur Jacques Chiron est membre de la Transalpine, lobby composé d’industriels et de politiques, qui «  a pour objet de mener toute action de nature à faciliter ou accélérer la réalisation de la liaison ferroviaire Lyon-Turin ». La ministre iséroise Geneviève Fioraso déclare dès qu’elle peut que «  l’opposition au Lyon-Turin est une forme de conservatisme » (Le Daubé, 8/01/2013). Mais il n’y a pas que les élus pour mettre la main à la pâte. Même les personnalités « citoyennes » et apparentées aux écologistes s’y mettent, comme Jean Sivardière. En tant que président de la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers de transport), il vient de voler au secours de ce chantier pharaonique en publiant des tribunes sur des sites internet relayant normalement le discours des opposants pour défendre le Lyon-Turin (Basta Mag le 28/02/2013 et Reporterre le 11/03/2013). Sivardière est le profil-type des écolos techniciens, qui pensent que les problèmes environnementaux peuvent être résolus grâce à des solutions technologiques. Ancien ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique, fondateur de la célèbre association grenobloise ADTC (Association pour le développement des transports en commun), il a également été administrateur de la SNCF de 1983 à 1993, membre du Conseil national des transports et du Conseil supérieur des services ferroviaires. Toujours prêt à rendre service, il se sert donc de son aura « écologiste » pour aider à imposer ce grand projet inutile.