Courrier des lecteurs
Pour cette fournée de courrier des lecteurs, on remarque une abondance de lecteurs non-grenoblois nous cirant plutôt les pompes avec zèle. Pour les retours plus énervés, se reporter à la page 13.
Le Postillon,
un motif de démission ?
Ancienne habitante de Lyon où j’ai eu le plaisir de vous lire grâce à vos anciens numéros commandés, je réitère une commande de numéros afin d’apprécier le ton de votre plume. Et le format de votre journal papier qui me suit partout et où j’ai entre autres glissé les justificatifs de fin de contrat suite à ma démission.
A. R.
Le Postillon,
promoteur de la cuvette
Abonné au Postillon habitant Paris, je travaille à La Poste. L’article du n°59 sur le 1er épisode du combat de réinstaller 22 cabines téléphoniques dans la cuvette a particulièrement retenu mon attention, la nostalgie des PTT, peut-être ? Je m’engage à contribuer y compris d’ici. (…) Grâce à vous, j’ai eu envie de venir à Grenoble et plusieurs fois je suis passé visiter la ville et ses alentours. C’est vous qui donnez envie et aiguisez la curiosité par vos articles pointus, pas les institutions officielles et leurs baratins d’amateurs de la pitoyable société du spectacle.
Pour les cabines, à nous d’agir et de leur redonner vie. Peut-être qu’un jour c’est justement un camion jaune qui en livrera quelques-unes sur place ? L’occasion de réunir ces deux services publics essentiels qui n’auraient jamais dû êtres scindés… dans l’intérêt collectif des usagers.
M.
Détester ça et lire
Le Postillon
Je lisais sur l’Internet des articles sur Pôle Emploi, j’avais tapé « travailler à Pôle Emploi et détester ça » pour voir un peu ce que ça allait sortir et votre site est tombé dans les premiers résultats.
En mettant « Pôle Emploi » en mot-clef je suis tombé sur le n°39 de votre journal et je suis allé lire l’article « La grande radiation », dans lequel je lis qu’on ne peut radier les personnes que si le courrier a été envoyé en RAR [recommandé avec avis de réception]. Je travaille à Pôle emploi depuis 8 ans maintenant et je n’avais jamais entendu parler de ça, c’est merveilleux, je vais vérifier si cette réglementation s’applique toujours et ne pas me priver de la rappeler régulièrement à mes collègues.
Enfin... maintenant on a un visu sur nos outils pour savoir si les chercheurs d’emploi ont consulté ou non le courrier envoyé via leur espace personnel sur internet, c’est peut-être pour parer à cette possibilité de recours, ça nous dit clairement “ouvert” ou “non ouvert”. Je ne suis pas du tout de Grenoble mais je connaissais votre journal, il m’est arrivé d’en avoir un entre les mains. Très, très bon journal. F.
Irresponsable
(…) Si certains titres de presse nationaux adoptent un point de vue trop mélioratif sur Eric Piolle, il me semble que de votre côté, vous vous complaisez dans une critique systématique (parfois systémique) du pouvoir en place. Le positionnement du Postillon sur l’échiquier médiatique de la cuvette fait sens. Il est même salvateur entre les chiens de garde du Daubé et la télévision de propagande métropolitaine. Mais c’est aussi une position confortable. La critique de l’exercice de l’État reste aisée lorsqu’on assume aucune décision. À cet égard, votre ligne éditoriale concernant la crise du Covid-19 semble, au mieux irresponsable, au pire dangereuse. Mais je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui mérite à lui seul un autre courrier.
Le pouvoir politique concentre les attaques, et c’est légitime, mais il tente par ses décisions quotidiennes, d’influer sur la vie des gens. Ne lui reconnaître aucune vertu, aucun mérite, me paraît inexact. C’est sans doute plus facile pour vous d’opter pour ce positionnement. Mais c’est aussi faire preuve d’un manque de nuance et au final d’analyse. L’exercice politique implique de s’exposer, descendre dans l’arène, se battre, encaisser, se relever. (…) Au sortir de votre livre, il faut bien se l’avouer, on a beaucoup moins envie de voter. Mais c’est aussi anéantir là de nombreux espoirs. (…) Mais si certains y entrevoient un espoir, pourquoi les en priver ? (…) Parce qu’avant le grand soir espéré, un jour, il faut avancer. Subsister au quotidien. Les avancées restent rares. (…) Chaque interstice est bon à prendre. Il faut s’y engouffrer. Persister. Au final lutter. Et ne pas mépriser la victoire. Tâchez de ne pas l’oublier. À propos de la non-signature de ce texte : “qui que je sois au fond de moi, je ne suis jugé que par mes actes.” Batman
Le Postillon : Vu la situation où nous ont mené les gens de pouvoir, se revendiquant tous plus responsables les uns que les autres, nous revendiquons effectivement une certaine irresponsabilité. Par ailleurs, très bonne citation de Batman.
Quand téléphoner avait de la valeur
J’adhère à la proposition de revenir à des cabines téléphoniques… gratuites. Et vous offre une ancienne carte, un souvenir dépassé d’un temps où l’on considérait que passer du temps au téléphone avait de la valeur. Merci pour votre journal, le seul que je lis de la première page à la dernière en moins de deux jours. Fan du Postillon !
R.
Les Scop patronales
En lisant votr’ canard je vois que Coop Venture, le fonds de développement des coopératives numériques [noix connectée du précédent numéro] a eu des subsides d’Idea Group. Et ce nom là, je connais. C’est une boite de logistique transport maritime implantée sur le port de Nantes- Saint Nazaire. La base historique, c’est une Scop au joli nom : MTTM La Fraternelle dirigé par un gusse, Bruno Hug de Larauze. Celui-là, un drôle d’oiseau.
Il a été président de la Chambre de commerce et préside un club de patrons bretons, et pas le genre faussement progressistes, le “club des Trente” où il retrouve Vincent Bolloré, François Pinault, le patron d’Ubisoft, celui des godasses Eram, ou des saucissons Fleury-Michon.
Dans une vie antérieure, j’étais journaliste pigiste notamment pour Le Marin, un hebdo maritime du groupe Ouest France et il m’arrivait régulièrement de croiser le gusse dans des conf de presse. Un jour pour le titiller je lui demande poliment si ça le fait pas chier d’avoir son mandat de gérant remis en cause tous les ans pour être prorogé par le vote des salariés. Instable, désagréable, non ? Et là il sourit et m’explique, à moi, l’ignare, que la Scop c’est bien joli, mais que c’est pas là que ça se passe dans un groupe comme ça. Le pouvoir, il est dans la holding, qu’il me dit, et là, c’est pas en coopérative… Voilà c’était ma ptite histoire du jour. Vive la Commune, vive les frites et les joueuses d’accordéon. Na ! » Nicolas