Accueil > Décembre 2020 - Janvier 2021 / N°58

Courrier des lecteurs

« Je lis souvent votre journal et ça me fait plaisir d’avoir une source d’information qui n’a pas peur de mettre le doigt là où ça fait mal. Si je vous écris aujourd’hui c’est parce que malgré le commentaire que je ferai par rapport à un de vos derniers articles, j’aimerais garder la confiance dans l’esprit critique et la justesse de vos propos afin de continuer à lire votre journal avec la même tranquillité d’esprit qu’avant. Et aussi parce que je suis en général d’accord avec vous sur les problèmes de société que vous voulez faire connaître : les dérives d’un système obsédé par la productivité, la négligence envers l’humain et l’environnement, l’hypertechnologisation de nos vies etc. Mais je pense aussi que parfois, dans notre quête d’appuyer là où ça fait mal afin que le “corps” s’en rende compte et qu’il se reprenne en main, on risque aussi d’appuyer aux mauvais endroits, là où il n’y a pas forcement une vraie plaie, et introduire ainsi plus de confusion qu’autre chose. Voici donc un exemple de ce que je veux dire.
Votre article “CEA Kyste au bras” commence par deux exemples de suicide, dont un potentiellement à cause de la surcharge de travail. Il enchaîne ensuite sur les substances chimiques et le témoignage de C. Delaunay qui est plutôt convaincant. Ce qui m’a déçu dans cet article est l’accroche “suicide” que vous utilisez au début car je trouve qu’elle induit en erreur par rapport au contenu de l’article. On ne parle plus du tout de suicide ensuite, donc il n’y a aucune justification des allégations du lien entre suicide et charge de travail et encore moins des causes du deuxième suicide. Le lien que vous voulez tisser entre protection du travail/technologies propres, charge de travail et suicide est faible et cela ne devrait pas constituer l’introduction de l’article à mon avis pour deux raisons principalement : 1) Quelqu’un qui lirait en diagonale serait induit en erreur ; 2) Cela paraît une instrumentalisation des deux suicides (sauf si vous avez eu l’accord des familles en question peut-être). Le témoignage mentionne certes la détresse de certains employés à la fin, ce qui est loin d’être inconcevable, mais il n’y a aucun lien fort avec les suicides. Mentionner les suicides en conclusion, en émettant des réserves quant à leurs causes si elles ne sont pas connues, aurait été plus correct à mon avis. » L. T.


L’écologiste... (L’opportuniste)

Un lecteur signant sa lettre « Jacques Dutruc » nous a envoyé son adaptation des paroles de L’opportuniste, une chanson de Jacques Dutronc de 1968. Devinez donc quel personnage elle évoque !

« Je suis pour l’écologie
Je suis pour la démocratie
Et pour la concertation
Parce que je sais qu’c’est bidon.
[Refrain]
Il y en a qui contestent
Qui revendiquent et qui protestent
Moi j’fais de d’la com’ quand ça déconne
Pour éviter qu’on m’déteste, pour éviter qu’on m’déteste
Et les médias font le reste.
J’ai réfléchi à toutes les questions
J’suis sûr d’avoir les bonnes solutions
J’fais pas confiance aux discussions
J’perds pas mon temps en réunion.
[Refrain]
Je crie vive la “vélorution” !
Je crie vive la transition
Je crie vive les manifestations
Mais je surveille mes actions.
Jamais je ne suis modeste
Je l’revendique et je l’atteste
Je fais d’la com’ pour ma pomme
Pour éviter qu’on m’déteste, pour éviter qu’on m’déteste
Et les médias font le reste.
J’ai tellement communiqué
qu’j’ai saturé la 4G
Pour les prochaines élections
J’affiche déjà mon ambition.… »