Glaviots dauphinois
A la Villeneuve, menace sur le marché
Depuis plusieurs années, dans le cadre de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), un projet de « réhabilitation » de la Villeneuve traîne dans les cartons de la mairie. Depuis cet été, il est présenté comme « la solution » pour régler les problèmes du quartier. Une des idées évoquées récemment est de déplacer le marché, qui pour l’instant a lieu au milieu de la galerie de l’Arlequin (sur la bien nommée place du marché), à l’avenue Marie Reynoard, c’est à dire en dehors du quartier et à côté des nouveaux immeubles de Vigny-Musset.
Alors qu’il est dans les plans d’Yves Lion, l’architecte de l’ANRU, ce projet n’a par exemple pas été évoqué lors de la dernière réunion publique à la salle 150. La mairie préfère en effet le taire car les maraichers, revendeurs et habitants y sont franchement hostiles.
C’est qu’à l’Arlequin, la place du marché est le lieu de rencontres majoritaire entre les habitants. C’est la place du village, le forum. Mais le nombre de lieux de vie et de rencontre baisse d’années en années. Le café Yaz n’a pas réouvert depuis les événements de l’été. Quant à la boulangerie, le comité consultatif du secteur 6 propose de la déplacer (dans le dernier numéro de son journal). Pour les élus, les commerces dits de proximité ne sont pas assez attractifs pour les gens de l’extérieur, alors ils réfléchissent plutôt à installer d’autres commerces (grande distribution, vêtements, etc.) au rez-de-chaussée du futur parking silo 5 surélevé, et des « aménagements d’espaces commerciaux et artisanaux aux 10-40 ». Ces activités doivent se rapprocher de Vigny-Musset, quartier sans problèmes, aseptisé et triste.
Pourtant, avec 7 800 habitant.e.s à l’Arlequin et les 2 500 logements de Vigny Musset, au moins deux marchés pourraient avoir lieu…